Plusieurs informations, en provenance des Etats-Unis (Arkansas et Louisiane) et de Suède, font état de « pluies » d'oiseaux retrouvés morts. Dans le premier cas, il s'agit de carouge à épaulettes, dans le dernier de choucas des tours.
Ces deux espèces sont réputées grégaires en hiver et se rassemblent en grands dortoirs le soir venu, à la manière des étourneaux. Elles choisissent fréquemment les villes où il fait plus chaud qu'en rase campagne et où le risque d'être tués par un prédateur est plus faible.
Dans deux des 3 cas cités au moins, ce phénomène de « mort collective » s'est produit à la suite de feux d'artifice tirés pour la Saint-Sylvestre. Dès lors on peut penser que l'hypothèse la plus plausible reste, en l'état actuel de nos informations, la suivante :
Dérangés en pleine nuit par des lumières et un bruit soudains, les oiseaux ont décollé de leur dortoir dans un mouvement de panique. Beaucoup d'espèces grégaires, face au danger, ont tendance à chercher le couvert et à plonger au sol pour trouver refuge.
Carouges comme choucas sont des espèces diurnes, dont la vision nocturne n'est pas forcément excellente. On peut donc penser que, dans la panique, les oiseaux cherchant le sol, n'ont pas vu l'asphalte des rues qui se confond avec la noirceur ni, sans doute, les murs ou les vitres des bâtisses et se sont alors écrasés, ce qui semble attesté par les traumatismes dont souffraient les oiseaux retrouvés morts. A cela, on peut imaginer qu'un dégagement important de soufre, lié aux feux d'artifice, ait pu intoxiquer certains oiseaux qui auraient alors eu des difficultés à voler et se seraient écrasés. Mais cela n'a pas été démontré.
En tout état de cause, il s'agit d'un phénomène assez exceptionnel, mais pas sans précédent, qui a touché cette fois-ci un grand nombre d'oiseaux.
La LPO communiquera ultérieurement de nouvelles informations en provenance de ces pays.
(Pour la LPO, Ph.J. Dubois)