Dans le cadre de la nouvelle réglementation relative aux espèces considérées comme nuisibles un projet d'arrêté fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces d'animaux classés nuisibles va paraitre. Cet arrêté est soumis à consultation publique jusqu'au 24 juillet sur le site du ministère du développement durable avant sa publication officielle.
Il permet le classement de la martre, la belette, le putois, la fouine, le renard, la pie bavarde, le geai des chênes, la corneille noire, le corbeau freux et l'étourneau sansonnet pour les motifs suivants :
- dans l'intérêt de la santé publique et de la sécurité publique (maladie...)
- pour assurer la sécurité de la faune et de la flore (prédation de gibiers...)
- pour prévenir des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles (dégâts aux récoltes...)
- pour prévenir des dommages importants à d'autres formes de propriétés sauf pour les oiseaux
Ce classement est injustifié pour de nombreuses espèces qui n'ont souvent pour seul tort que de déranger les intérêts de la chasse.
Cette consultation nous donne une occasion supplémentaire pour affirmer notre désaccord face à cette réglementation. Pour donner du poids à notre action il faut que l'ensemble des adhérents et sympathisants se mobilisent massivement en répondant à cette consultation. Afin de vous aider nous vous proposons quelques arguments en faveur des animaux dits nuisibles qui pourront vous inspirer :
- Des données scientifiques démontrent l'utilité des prédateurs comme le renard ou les mustélidés sur la régulation des populations de campagnols et lapins qui peuvent être classés nuisibles dans certains départements. Ils constituent un allié pour les agriculteurs dans la lutte contre la pullulation de ces espèces qui causent des dommages importants aux cultures et font partie de la biodiversité.
- Les prédateurs comme la pie jouent un rôle de police sanitaire en éliminant notamment les cadavres ce qui permet d'éviter la propagation de maladie.
- Le geai est notamment un « planteur » de chêne.
- Des ruches et des poulaillers soigneusement entretenus et protégés ne font pas l'objet de dégâts importants de la part des prédateurs
- En vertu de la directive oiseaux et de la directive habitats la destruction des oiseaux, de la martre et du putois n'est autorisée que si aucunes autres solutions satisfaisantes n'existent. La recherche d'autres solutions satisfaisantes est obligatoire quelques soit le mode de destruction prévu (piégeage, tir...) ce qui n'est pas retranscrit dans le projet d'arrêté qui vous est soumis
- L'état réel des populations de la martre, du putois et de la belette et aujourd'hui très mal connu.
- Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruits sur les territoires où des actions de restauration de populations d'espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d'élevage, inadaptées à la vie sauvage, aux espèces prédatrices locales. Ainsi la réglementation privilégie un loisir, la chasse, au détriment d'espèces inscrites dans un écosystème.
- Incohérence d'un classement pour 3 ans : une population varie chaque année selon le taux de reproduction, la disponibilité des denrées alimentaires, les conditions météos...
- La martre est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l'impact négatif de cette prédation sur l'état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n'est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées !