Un afflux de jaseurs boréaux se produit actuellement dans l'ouest de la France, un phénomène de migration exceptionnelle, minutieusement observé par le réseau LPO.
Venus du froid
Depuis le début de l'hiver, plusieurs groupes de jaseurs ont été signalés en France. Les ressources alimentaires diminuant, ces oiseaux atteignent la moitié ouest de la France. En général, pas plus de cinq jaseurs ne viennent jusqu'en France chaque hiver (parfois quelques dizaines), c'est dire si l'évènement est de taille.
Ce phénomène de migration exceptionnelle est minutieusement observé par le réseau LPO, au côté de nombreuses autres associations, dont le groupe d'études ornithologiques des Côtes d'Armor (GEOCA).
A observer jusqu'en mars
La dernière invasion importante de jaseurs boréaux en France remonte à l'hiver 2004-2005 et avant cela, il faut remonter à l'hiver 1965-1966. Parfois les jaseurs poussent plus loin leur migration, quand leurs terres habituelles d'exils ne sont plus suffisamment riches pour nourrir toute la population.
Depuis novembre, les jaseurs boréaux ont ainsi traversé l'Allemagne, pour venir se réfugier en France par milliers. Une surpopulation qui entraîne leur migration parfois jusqu'en Méditerranée.
Une invasion de jaseur boréal est totalement aléatoire. Les oiseaux se déplacent de façon erratique à la faveur des baies d'hiver (sauvages ou dans les jardins) qu'ils trouvent sur leur chemin.
Il est possible que les ressources alimentaires se soient épuisées en Europe centrale et orientale, forçant les oiseaux à vagabonder vers l'Ouest. On peut donc les observer jusqu'au mois de mars, date à laquelle ils remontent vers leurs sites de nidification.
Aussi, si vous possédez un jardin, ou si vous vous promenez, ouvrez l'oeil et n'hésitez pas à signaler vos observations. Vous pourrez ainsi contribuer à l'étude de ce phénomène inhabituel.
Le jaseur boréal
En saison de reproduction, il est insectivore et agrémente son alimentation d'araignées. Aujourd'hui, le jaseur boréal est l'un des passereaux européens dont les invasions sont les mieux suivies, intérêt qu'il doit à sa beauté et à son cri particulièrement mélodieux.
Néanmoins, sa réputation est entachée d'une connotation funeste puisque qu'il était considéré au Moyen-âge comme annonciateur de mauvaises nouvelles (peste, guerre, famine...).
Population mondiale ? Inconnue. Entre 100 000 et un million de couples en Europe, sans doute beaucoup plus en Sibérie et en Amérique Nord où il niche également. Longévité : 13 ans maximum.