La LPO Alsace s'inquiète des conséquences néfastes que pourraient avoir le lâcher récent de 10 000 perdrix rouges dans la nature. Elle préfère évidemment soutenir les actions de protection des espèces menacées encore présentes et de leurs milieux naturels et déplore tout programme d'introduction des espèces exogènes.
Si l'association partage le constat de la fédération des chasseurs sur les raisons de la disparition de la petite faune de plaine, « La petite faune de plaine a disparu au gré des refontes foncières et des extensions urbaines... », elle rappelle tout de même son engagement de toujours en faveur de la biodiversité. Et c'est à ce titre qu'elle se montre inquiète de la volonté des chasseurs de remplacer la faune locale par des oiseaux exogènes (vivant dans d'autres régions ou pays).
C'est le cas du lâcher de perdrix rouges en cours par la Fédération de Chasseurs du Haut-Rhin. En l'occurrence les perdrix rouges font partie des espèces thermophiles (qui aiment la chaleur et le soleil), totalement inadaptées au climat alsacien. En outre, leurs conditions d'élevage, qui les ont imprégnées de la présence de l'homme, les rendent nécessairement fragiles à une vie dans un milieu sauvage et attrayantes pour les prédateurs naturels locaux.
Ces derniers (rapaces, renards…) risquent d'ailleurs d'être pointés comme étant à l'origine de leur diminution et servir de boucs émissaires, alors que le véritable problème reste bien l'introduction d'espèces non adaptées. Sur les 10 000 individus venus dans des cartons d'Espagne et en train d'être relâchés depuis le 28 janvier, combien d'entre eux réussironta-t-ils à survivre ?
Des risques potentiels pour les écosystèmes locaux
Au-delà de cet aspect, la LPO s'inquiète également de ce lâcher massif en raison des conséquences néfastes potentielles sur les écosystèmes locaux. L'introduction d'une espèce exogène, sans aucune étude d'impact préalable (il ne s'agit pas là d'une réintroduction, la limite de répartition de la perdrix rouge n'ayant jamais dépassé le nord de la Loire), qu'elle soit animale ou florale, est en effet toujours source de risques possibles.
À cette problématique elle ajoute le danger d'un risque sanitaire. L'épisode récent de la grippe aviaire qui s'est développée justement au sein d'élevages de grande taille et dans des conditions de détention non contrôlées, devant devrait rester dans les mémoires...
Totalement opposées aux introductions des espèces exogènes, la LPO Alsace demande aux acteurs locaux d'oeuvrer plutôt à l'échelle de toute la région, à la protection des espèces menacées encore présentes et de leurs milieux naturels.
Voir aussi :
Le pigeon colombin autorisé comme appelant dans le Sud-Ouest