Une opération de baguage de poussins de guifettes moustac a été organisée sur la Réserve de Chérine en Brenne ainsi que sur des étangs privés.
L'année dernière, après des périodes de sécheresse successives, préjudiciables à cet oiseau ainsi qu'à d'autres espèces de nicheurs, les pluies abondantes du printemps avaient permis à la Brenne de reprendre sa place de deuxième site le plus important en France pour la Guifette moustac (1036 couples), après le Lac de Grand lieu, près de Nantes (1524 couples).
Depuis 2002, la plupart des oiseaux bagués l'ont été au nid, au stade de poussin. Bien que, du fait d'un taux important de mortalité juvénile, l'identification ultérieure de ces jeunes oiseaux soit moins fréquente que celle des oiseaux individus bagués adultes, cette méthode offre l'avantage de fournir des informations sur l'âge des oiseaux et sur leur provenance. Au printemps 2012, 87 poussins ont été bagués, ce qui a porté à 967 le nombre d'oiseaux bagués avec une combinaison colorée depuis 2002. Le baguage s'effectue de nuit pour pouvoir déranger le moins possible les poussins. Elle ne dure jamais plus d'une heure afin de limiter le dérangement occasionné à la colonie.
Fin mars 2012, l'inquiétude montait. Le printemps s'annonçait désastreux pour les oiseaux nicheurs. En effet, lorsque les niveaux d'eau sont bas, les prédateurs peuvent facilement atteindre les nids. Au printemps 2011, par exemple, les sangliers avaient détruit toute une colonie de hérons pourprés sur l'étang de la Sous dans la Réserve de Chérine. Mais, début avril 2012, la pluie a commencé à tomber et a perduré jusqu'à la fin juin, avec une pluviométrie au-dessus de la norme. Les étangs se sont remplis. Après trois années de déclin, les effectifs de guifettes moustacs sont revenus au niveau de 2008.
Et cette année 2013, 100 poussins ont été équipés d'une bague métal ainsi que d'une bague en plastique de couleur verte avec un code alphanumérique blanc commençant par la lettre J suivie de 2 chiffres. Les opérations de capture se sont déroulées la nuit à l'aide d'un phare relié à une batterie permettant de voir facilement les poussins sur la végétation flottante. La météo fut favorable : nuit douce, sans lune ni vent (< 3 m/s), ni précipitations. Plusieurs mesures ont été effectuées sur chaque oiseau, à savoir la longueur du bec, du tarse, de l'aile pliée ainsi que la détermination de la masse corporelle.