Le permis d'exploitation minière concernant la Crique (rivière) Limonade en Guyane, prévu pour 5 ans, délivré par le Ministre du Redressement Productif le 26 octobre 2012 à la société REXMA et paru au journal officiel le 11 décembre 2012, soulève une vive émotion au sein de la communauté associative et scientifique. La LPO ainsi que six autres associations de protection de l'environnement interpellent le nouveau ministre de l'écologie afin qu'il refuse un tel projet qui met en péril le Parc Amazonien de Guyane.
L'exploitation concernée se situe dans l'aire de libre adhésion du Parc Amazonien de Guyane jouxtant sa zone cœur et en plein milieu du bassin de vie des populations locales, dans des secteurs à forts enjeux touristiques. Elle détruira une zone reconnue à l'inventaire national du patrimoine naturel et impactera les milieux naturels protégés par le parc national, du fait de sa localisation en amont du bassin versant de la Crique Limonade (pollution des eaux, rejet de matières en suspension, …).
Par ailleurs, ce permis, bien que recevable sur le plan juridique, a été accordé dans une zone interdite à l'exploitation minière par le Schéma Départemental d'Orientation Minière (SDOM) qui a fait l'objet d'une large concertation pendant plusieurs années. Autorisé pour une durée maximum de cinq ans, le projet industriel de la société REXMA n'est pas durable et vient compromettre les efforts consentis par la commune de Saül de fonder son développement sur un projet de territoire basé sur la promotion de l'éco-tourisme et sur la valorisation du patrimoine naturel.
De nombreuses organisations et personnalités se sont exprimées ces derniers mois pour faire part de leur incompréhension quant à cette décision et demander l'annulation de ce permis, qui est en contradiction avec les objectifs poursuivis dans le cadre de la réforme du Code minier, ceux qui président à la charte du Parc Amazonien de Guyane, l'engagement vers la transition écologique porté par le gouvernement et les positions d'élus et de la population locale.