En Corse, un projet de parc éolien menaçait les derniers couples de Gypaètes barbus, mais aussi des aigles royaux et des milans royaux. Suite à une plainte déposée par la LPO auprès de la commission européenne, le projet est aujourd'hui définitivement abandonné, c'est en tout cas ce qu'espère la LPO.

Col de Marsulinu (Haute-Corse) - crédit photo : LPOCol de Marsulinu (Haute-Corse) - Crédit photo : LPOEn mai 2011, la LPO engage un recours auprès de la commission européenne pour demander le retrait d'un permis de construire autorisant un parc éolien à s'implanter sur le col de Marsulinu sur le territoire de la commune de Calenzana (département de Haute-Corse). Ce projet prévoyait la construction de 11 éoliennes à proximité immédiate d'une aire de reproduction de deux couples de gypaètes barbus, espèce menacée d'extinction en Corse, mais aussi d'aires d'Aigles royaux et de Milans royaux.

Malgré une évaluation des incidences Natura 2000 qui concluait à des impacts extrêmement négatifs sur ces espèces et faisant fi de l'avis très négatif de la DIREN de l'époque, le préfet décide d'autoriser son implantation.

Les juges français n'ayant pas pu être saisis à temps, la solution est venue de l'Europe. Interrogée et pressée par la commission, la France, à travers le ministère de l'environnement, n'a eu d'autre choix que d'ordonner au préfet de faire suspendre les travaux commencés en juillet 2012.

Le droit de l'urbanisme est venu clôturer ce contentieux en juillet 2013, l'interruption des travaux pendant plus d'un an rendant le permis de construire invalide.

Belle ironie du sort, c'est précisément à cette date qu'un jeune Gypaète s'est envolé suite au succès de reproduction de l'un des deux couples menacés par le projet. Il navigue actuellement sur les contreforts de Calenzana, puisse-t-il prospérer de longues années !