Le mois dernier BirdLife a mis en place un concours pour faire élire par le public le meilleur projet de conservation de l'année 2013.

Le public a dû choisir parmi 6 projets finalistes lequel serait son favori. On peut citer dans les finalistes : Halte au massacre des faucons de l'Amour, la protection de la Baie de Panama ou encore la conservation d'une des espèces les plus rares de la planète, le Monarque de Tahiti. Et c'est justement le projet de conservation du Monarque de Tahiti qui a remporté le « BirdLife People's Choice Award for Conservation ».

Le Monarque de Tahiti (Pomarea nigra) ou 'Omama'o en tahitien est une des espèces terrestres endémiques de Polynésie française les plus menacées au monde. Ce petit passereau forestier autrefois coutumier des forêts d'altitude de Tahiti, vit aujourd'hui essentiellement dans quatre vallées. En 2012 seuls 45 spécimens ont été recensés.

Monarque de Tahiti - Crédit photo : SOP ManuMonarque de Tahiti - Crédit photo : SOP Manu

Pourquoi une telle chute ? L'arrivée d'espèces exotiques envahissantes - rats, chats, oiseaux, fourmis de feu, miconia (arbuste) et autres – a exercé de fortes pressions sur ces oiseaux et leurs nichées.

La Société d'Ornithologie de Polynésie/BirdLife en Polynésie (Manu) travaille sur le suivi de cette espèce depuis 1998 par le biais d'un programme de sauvegarde qui vise à dératiser l'ensemble des vallées et à suivre chaque individu pendant la période de reproduction (de juillet à mars). L'objectif ? Diminuer la pression exercée par les rats noirs sur les oiseaux et connaître la réussite des nichées. Le travail de Manu conjugue conservation sur le terrain et éducation à l'environnement dans les écoles où les enfants cultivent des essences indigènes qui seront ensuite plantées dans les vallées.

2013 fut une année très encourageante pour les couples de monarques ! Certains sont allés jusqu'à produire deux jeunes ce qui augmente considérablement les chances de survie de l'espèce. Malheureusement l'année 2014 apporte son lot de défis, le contrôle des prédateurs qui doit être maintenu de manière continue coûte cher et la Polynésie française n'est pas éligible à plusieurs fonds internationaux en raison de son rattachement à la France.

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