Ce matin, un coup de fil de Gilles Boeuf visiblement ému. Que se passe t-il ? Son vieux complice, Jacques Weber, vient de nous quitter, m'annonce t-il.
Après le départ du regretté Robert Barbault, voici qu'une autre grande figure de la protection de la nature nous quitte.
Directeur de recherche au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), économiste, anthropologue et enseignant à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales).
Depuis de nombreuses années, Jacques Weber n'aura eu de cesse que de partager sa passion pour les interactions société-nature, en théorie et en pratique, et notamment le lien entre gestion de l'environnement, développement et pauvreté.
Engagé aux côtés de Bernard Chevassus-au-Louis sur l'approche économique de la biodiversité, Jacques Weber a toujours rappelé « qu'il ne s'agissait pas donner de prix aux éléments de la nature mais à la maintenance de ses services dont les humains bénéficient gratuitement », mais que conserver la disponibilité des services que nous fournit celle-ci constitue en revanche une innovation majeure, bouleversant ainsi nos visions et mobilisant largement les acteurs dont les entreprises.
Il intervient également à l'Université Paris 6 – Pierre et Marie Curie et à l'École Normale Supérieure et à l'École Polytechnique. Membre de plusieurs comités scientifiques nationaux et internationaux, Vice-président du comité français du MAB de l'Unesco, il est l'auteur d'une centaine de publications scientifiques et d'ouvrages.
Il avait publié avec son ami Robert Barbault, professeur à l'université Paris-VI et directeur du département d'écologie et de gestion de la biodiversité au Muséum de Paris, « La Vie, quelle entreprise ! » en 2010, réflexion sur l'exemplarité de la Nature et sa biodiversité porteuses des clés d'une économie plus efficace et plus humaine.
Toute la LPO adresse à sa famille et ses proches, de sincères condoléances et s'associe à la peine que provoque son départ.