Depuis fin janvier, ce sont plus de 30 000 oiseaux, principalement des alcidés (le Macareux moine, le Guillemot de Troïl et le Pingouin torda) qui se sont échoués sur le littoral atlantique.
Le Macareux moine demeure l'espèce la plus touchée par cette hécatombe historique : plus de 60% des oiseaux marins échoués, soit 18 500 individus, dont 1 000 ont été accueillis en centres de sauvegarde.
Au centre de sauvegarde d'Audenge, en Gironde, 6 pensionnaires sont enfin de retour sur les côtes Atlantiques depuis quelques jours ! Après plusieurs semaines de soins intensifs, les Macareux ont retrouvé l'eau salée pour le plus grand plaisir des soigneurs et des bénévoles.
Une merveilleuse récompense, quand on pense au travail et à l'énergie qui ont été mobilisés durant ces longues semaines de tempêtes !
Trapu et rondelet, le Macareux Moine est un alcidé coloré communément appelé « clown des mers » qui a été très fortement menacé par la chasse au début du XXe siècle. En 1912 la LPO livre son premier combat sur l'archipel des Sept-îles où les macareux sont massacrés et en fait son symbole.
Désormais, la population des Macareux est relativement stable, mais reste vulnérable, car menacée par les marées noires, les rats introduits sur des îles où sont établies leurs colonies, la pollution lumineuse, et la prédation des Goélands.
Si cette espèce est très présente en Europe (près de sept millions de couples), la LPO protège et suit avec attention la Réserve des Sept-Iles, au large de Perros-Guirec (22) qui abrite la dernière colonie de Macareux moines en France métropolitaine. Elle compte en 2013 environ 212 couples.
Au centre de soins d'Audenge, 107 Macareux moines ont été recueillis depuis le 01/01/2014. Un phénomène exceptionnel, dû au caractère résolument violent des tempêtes hivernales qui ont fait dériver ces oiseaux marins dans cette région, habituellement peu fréquentée par cette espèce.
Outre le Macareux moine, quelques spécimens de Guillemots de Troïl ont pu aussi rejoindre la mer. À la station LPO de l'Ile Grande, 42 Guillemots ont été relâchés parmi les 314 recueillis. Un soulagement pour la LPO et son réseau qui agissent au quotidien pour venir en aide à la faune sauvage en détresse.