Fonters-du-Razès (11) : la jument était morte depuis au moins 4 jours !
Suite à l'accusation portée à l'encontre des vautours dans les médias locaux les 29 et 30 mai, la LPO Aude souhaite faire la lumière sur les faits tels qu'ils se sont réellement déroulés quant à la responsabilité des rapaces dans la mort d'une jument à Fonters-du-Razès le 28 mai 2014.
Une mort antérieure à l'action des Vautours
Trop souvent mal interprétée, l'action des vautours s'est limitée là, comme en règle générale, à intervenir après la mort de l'animal. Dans le cas présent, la mort remontait au minimum à 4 jours.
En effet le 24 mai à 8h33, deux paramotoristes ont survolé la commune de Fonters-du-Razès et ont observé à cette occasion le cadavre d'une jument correspondant à celle de la photo publiée dans La Dépêche et ce à l'exact endroit (point GPS à l'appui) où les faits se seraient déroulés. La mort de la jument en question est donc intervenue au minimum 4 jours avant l'arrivée des vautours. Nous sommes donc très loin « d'une attaque fulgurante de 50 Vautours » comme il est indiqué par La Dépêche dans son édition du 29 mai dernier. À noter que les deux paramotoristes ont aussi observé à cette occasion le squelette d'un autre équidé dans le même enclos !
La mort bien antérieure à l'arrivée des vautours est par ailleurs corroborée par deux personnes diligentées sur place, à savoir :
- Un agent de l'ONCFS spécialisé dans ce type de constat qui a, entre autre, constaté la présence de nombreux asticots sur le cadavre. Le temps s'écoulant entre la ponte d'œufs de mouches et leur éclosion est de 8 à 36 heures !
- Le vétérinaire, appelé par l'éleveur, qui a autopsié la jument a démontré, preuves à l'appui, qu'elle était morte d'épuisement suite à une « dystocie » (mauvaise présentation du fœtus dans l'utérus). Dans le cas présent, le poulain est resté bloqué au niveau des épaules en raison du repli d'une patte avant.
Cette « affaire », relayée sans la moindre retenue et vérification de rigueur par la presse locale, révèle une fois de plus de la volonté systématique d'instrumentaliser les moindres faits attribués à tort ou à raison à la faune sauvage (non chassable) par certains représentants d'organismes agricoles et cynégétiques à d'autres occasions.
L'Aude : zone d'équarrissage naturel
La LPO Aude, en relation avec les éleveurs et sous le contrôle de la DDCSPP (services sanitaires vétérinaires), développe depuis l'année 2000 l'équarrissage naturel suivant les textes en vigueur.
À ce jour, le réseau compte 24 éleveurs. Parallèlement, la liste toujours grandissante des éleveurs souhaitant pratiquer ce type d'équarrissage naturel encadré dépasse maintenant les 30.
À noter que l'équarrissage naturel, en dehors d'installations spécifiques, est depuis déjà quelques années devenue la règle sur les zones d'estives où il est généralement impossible d'aller chercher les animaux morts.
Forte du partenariat développé avec les éleveurs, la LPO Aude poursuivra les actions en cours basées sur la connaissance et son expérience en la matière.
En cas de doute ou de constat d'intervention de vautours sur un animal vivant, nous demandons à ce que soient réalisées des expertises indépendantes par des personnes qualifiées dont les résultats doivent être portés à la connaissance de tous. Sans cela, nous continuerons à assister à des interprétations à caractère sensationnaliste ou partisan totalement déconnecté de la réalité.
Au regard des difficultés auxquelles font face les éleveurs, la présence des vautours est à considérer comme une chance en assurant un service efficace totalement gratuit. Ce n'est pas en tentant de créer quasiment de toutes pièces de tels boucs émissaires que les problèmes de l'élevage trouveront une solution.
Plus d'informations
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Contacts
Co-Présidents LPO Aude
M. Christian RIOLS
M. Pierre TAILLADE
04 68 49 12 12