Ce plus grand rapace d'Europe lâché en 2013 dans les Grands Causses, a été victime d'un tir illégal dans le Lot le 16 juin dernier.
La LPO a porté plainte contre X.
Extrêmement affaibli, l'oiseau a pu être récupéré à temps par deux agents grâce aux informations transmises par la balise GPS dont il était équipé. Immédiatement conduit chez un vétérinaire spécialisé, les radiographies ont révélé la présence d'un plomb dans son aile gauche.
Alors âgé de 90 jours, Layrou avait été lâché en Aveyron en juin 2013, grâce à la mobilisation des équipes de la LPO.
Des conséquences lourdes
Les lâchés s'inscrivent dans un dispositif d'envergure nationale et internationale qui nécessite plus de dix ans de préparation et demande la mise en place de longues procédures. Il s'en est fallu de peu pour que tous les efforts déployés depuis 2012 dans le cadre du programme de réintroduction mis en œuvre dans les Grands Causses soient définitivement anéantis !
Le Gypaète barbu est le rapace le plus menacé d'Europe (seulement 42 couples reproducteurs en France en 2013). Et ne peut être confondu avec aucun autre.
La LPO rappelle que le Gypaète barbu, espèce protégée comme tous les rapaces, fait l'objet d'un Plan National d'Actions ministériel depuis septembre 2010, dont l'objectif est de favoriser la conservation et le développement de cette espèce.
Un acte illégal
La LPO s'indigne face à ce comportement, qui détruit le résultat fragile de nombreuses années de travail avec ses partenaires et qui constitue un délit passible de 15.000 euros d'amende et d'un an d'emprisonnement. L'affaire est également suivie par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage du Lot.
Cet acte irresponsable et scandaleux n'est pas isolé. Il fait suite à la mort d'un Gypaète barbu adulte dans les Pyrénées, victime lui aussi d'un tir en décembre 2013. Ces agissements volontaires et illégaux portent gravement atteinte à la population française de Gypaète.
Layrou, très faible à son arrivée, se rétablit désormais grâce à une opération chirurgicale, aux soins prodigués par le vétérinaire et beaucoup de chance ! Il séjourne depuis lors en volière, afin de cicatriser son aile et récupérer son poids initial. Nous lui souhaitons un bon rétablissement.