Parce que les oiseaux sont de bons indicateurs de la biodiversité et qu'ils permettent d'évaluer l'état de conservation de l'environnement, la LPO revient sur les principaux résultats obtenus par BirdLife International qui vient tout juste de publier la liste rouge des oiseaux mondialement menacés.
Explications :
Évaluations du statut des espèces
Au cours des dernières décennies, le réseau de BirdLife International s'est attaché à évaluer l'état et les tendances des populations d'oiseaux dans le monde. Il a ainsi acquis de précieuses informations sur l'état général de la biodiversité.
Le rapport sur l'État des populations d'oiseaux dans le monde, qui a fait l'objet d'une réactualisation, constitue une analyse innovante de données uniques qui vise à produire des éléments scientifiques pour orienter et appuyer les décideurs nationaux et internationaux en matière de biodiversité.
L'ultime version de la liste rouge des oiseaux mondialement menacés a été publiée par BirdLife International la semaine passée. Pour rappel, BirdLife International est l'autorité mondiale pour l'établissement de la liste rouge des oiseaux. Pour ce faire, elle s'appuie sur son réseau de spécialistes et ses partenaires nationaux. La LPO est le partenaire officiel en France de BirdLife International, la Société d'Ornithologie de Polynésie (MANU) et la Société Calédonienne d'Ornithologie (SCO) sont les partenaires officiels de BirdLife International en Outre-mer.
Tendances, répartitions et effectifs
En 2011 la France se plaçait en septième position des pays qui comptent le plus d'espèces d'oiseaux mondialement menacées (79 espèces). La situation s'est dégradée depuis, car notre avifaune compte aujourd'hui 81 espèces classées en liste rouge mondiale. Les espèces de la liste rouge sont classées en 3 catégories selon le risque d'extinction qu'elles encourent : CR, en danger critique d'extinction ; EN, en danger ; VU, vulnérable. À cette liste, il faut ajouter les espèces quasi-menacées (NT-Near Threatened) qui présentent un statut de conservation peu favorable, sans courir de risque d'extinction.
Les 12 espèces suivantes sont en danger critique d'extinction : Égothèle calédonien, Lori à diadème, Échenilleur de la Réunion, Albatros d'Amsterdam, Râle de Lafresnaye, Méliphage toulou, Monarque de Tahiti, Monarque de Fatuhiva, Pétrel noir de Bourbon, Puffin des Baléares, Martin-chasseur des Gambier et Martin-pêcheur des Marquises.
Ce niveau de menace le plus élevé, considéré par la méthode « Liste rouge » développée par l'UICN, signifie que ces 12 espèces pourraient s'éteindre si rien n'était entrepris pour les sauvegarder dans les années à venir.
La LPO a mis en place un programme LIFE+ en collaboration avec l'AOMA, le GEPOG, la SEOR et le parc national de la Réunion appelé LIFE+ CAP DOM (2011-2015) qui vise à concilier la préservation de l'avifaune et des milieux naturels avec les activités socio-économiques. Il porte sur plusieurs espèces mondialement menacées : Le Héron agami (VU), le Moqueur gorge-blanche (EN), l'Echenilleur de la Réunion (CR) et le Busard de Maillard (EN).
Plus près de nous, les 8 espèces suivantes de Métropole sont également mondialement menacées : Puffin des Baléares (CR) ; Macreuse brune ; Vautour percnoptère ; Érismature à tête blanche (EN) ; Phragmite aquatique ; Harelde boréale ; Puffin yelkouan et Sittelle corse (VU).
Par ailleurs, si l'on additionne tous les oiseaux en état de conservation défavorable au niveau mondial, et classés comme NT-quasi menacés, on atteint les 139 espèces en France et Outre-mer.
Plus d'informations
Consultez la publication sur l'état des populations d'oiseaux dans le monde
Consultez la dernière version de la liste rouge des oiseaux mondialement menacés