Trop souvent assimilés à tort à des prédateurs, il est plus que temps de stopper les fausses rumeurs et amalgames qui ont bon train dans la presse depuis plusieurs mois.
Alliés indispensables pour les éleveurs, les vautours assurent un rôle écologique considérable.
En nettoyant les cadavres, ils évitent la transmission de pathogènes et jouent un rôle d'équarrisseurs naturels, gratuits pour les éleveurs.
Explications.
Des oiseaux nécrophages
Les vautours en tant qu'oiseaux nécrophages n'interviennent que sur les animaux immobiles donc des animaux morts ou exceptionnellement mourants. Ils ne font dans ces cas-là qu'anticiper une mort certaine.
Et pour cause : « Leur morphologie et leur comportement ne leur permettent pas de tuer un animal en bonne santé ni en pleine possession de ses moyens comme le ferait tout simplement un prédateur » assure Olivier Duriez, ornithologue et enseignant-chercheur au Centre d'Ecologie Fonctionnelle & Evolutive de Montpellier 2.
Des résultats préliminaires d'études en cours, tendent à montrer que les plaintes de dommages au bétail vivant se concentrent essentiellement dans les secteurs où la présence des vautours est récente et où les éleveurs et le grand public connaissent mal le comportement naturel de ces oiseaux.
Au service des éleveurs
Des milliers de carcasses sont éliminées des pâturages chaque année par les vautours. A tel point qu'un réseau de placettes d'équarrissage naturel a été déployé dans près de 15 départements des Pyrénées orientales, au bassin méditerranéen et aux Alpes du sud en passant par le sud du Massif central. Ce réseau permet ainsi aux éleveurs de réduire le coût de la Contribution Volontaire Obligatoire *, pour éliminer les cadavres de leurs animaux via les filières industrielles.
Il est temps de stopper les fausses rumeurs sur cette espèce menacée et de se réjouir de la voir présente dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif central.
* Contribution Volontaire Obligatoire : cotisation demandée aux éleveurs pour financer le service de collecte d'équarrissage.
Un projet d'arrêté préfectoral contestable
La LPO est indignée par ce projet d'arrêté qu'elle juge sans fondement. Elle Dénonce :
- Un projet d'arrêté sur plus de 150 communes sans preuve de présence et encore moins de nidification et plus globalement une absence totale de données scientifiques et techniques.
- Une absence de démonstration de dommages importants qui justifieraient une telle dérogation aux espèces protégées.
- Une méconnaissance totale de l'Etat de la biologie de l'espèce. Les Vautours sont nécrophages et non des prédateurs. Or le texte parle de consommation de cheptel.
Elle appelle tous ses Biodiv'acteurs à militer en faveur du Vautour fauve en répondant à l'enquête prévue lors de la consultation du public jusqu'au 9 septembre inclus.