Le ministère de l'écologie demande à ses directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) de ne plus autoriser d'exportations d'ivoire brut.
L'éléphant d'Afrique est depuis plusieurs années victime du braconnage et du commerce illégal d'ivoire.
En France, le stock d'ivoire a été introduit avant 1990, date d'inscription des éléphants d'Afrique à l'Annexe I (commerce interdit) de la CITES. Sa détention et sa commercialisation est aujourd'hui conditionnée à l'obtention de certificats intracommunautaires délivrés par les DREAL.
Le ministère de l'écologie demande à ses DREAL de faire en sorte qu'aucun certificat CITES de réexportation ne soit plus délivré par leurs services pour des défenses d'éléphant brutes ou des morceaux d'ivoire non travaillés. Par ailleurs, tout devra être mis en œuvre pour que les certificats délivrés ne puissent être utilisés pour introduire dans le circuit licite des spécimens d'origine illégale ou douteuse.
La LPO salue cette décision prise par la Ministre de l'Ecologie auprès des services de la DREAL pour enrayer le trafic d'ivoire et le braconnage associé. Cependant la LPO souhaite qu'une véritable coopération inter-administrative soit mise en œuvre pour que ces instructions soient pleinement suivies d'effet et notamment qu'il y ait un renforcement du rôle des douanes (primordial dans le contrôle et la lutte contre ces trafics), les douaniers ne disposant à l'heure actuelle d'aucune instruction de la part de leur direction générale (Ministère de l'Economie et des Finances, autorité de tutelles des douaniers).
Selon la LPO, des mesures simples, peu coûteuses en termes d'effectifs et de moyens qui pourraient pourtant être facilement mises en œuvre au sein de cette Direction générale (DGDDI) :
- La création à l'instar de l'Angleterre d'une cellule CITES avec des douaniers spécialisés affectés à titre permanent dans cette mission à l'aéroport de ROISSY premier lieu d'entrée et de sortie des trafiquants de la faune et de la flore en Europe ;
- La surveillance et le contrôle de la vente des animaux et plantes de la CITES sur les sites de vente internet par des douaniers ;
- La création d'un centre de soins et de mise en quarantaine pour les animaux saisis par les douaniers à l'instar de tous les pays européens ;
- L'organisation de contrôles périodiques renforcés sur des espèces et produits sensibles en coopération avec d'autres administrations.
Il est aujourd'hui important d'aller au-delà de cette décision du seul Ministère de l'Ecologie pour enrayer le trafic d'ivoire et le braconnage associé de manière efficace.