Le ministère de la Défense, le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie et la LPO signeront le jeudi 12 février 2015 un nouveau protocole d'accord relatif aux conditions de survols des aéronefs militaires pour la conservation du gypaète barbu.
Emblématique des milieux montagnards et menacé d'extinction, ce rapace diurne, le plus grand d'Europe, mesurant de 110 à 115 cm de longueur et d'une envergure pouvant aller jusqu'à 3 mètres, souffre notamment de l'activité des avions et des hélicoptères à proximité des sites de nidification durant sa période de reproduction. Ces survols sont un facteur important de dérangement et augmentent sensiblement le risque d'échec de la reproduction et d'abandon de la couvée.
Sensible au bruit dès 2 000 mètres de distance, le gypaète barbu nidifie dans les cavités des falaises montagneuses. En 2014, la France comptait 53 couples de gypaètes barbus, dont 39 dans les Pyrénées, 9 dans les Alpes et seulement 5 en Corse.
Sensibilisé par la LPO, et conscient de l'impact de ses activités aériennes sur l'avifaune et sur l'environnement, le ministère de la Défense s'engage, par ce nouveau protocole, à adapter ses activités d'entraînement, de liaison, d'exercice et d'essai. Ainsi, et sauf en cas de force majeure, l'ensemble des survols évitera les zones de sensibilité majeures (ZSM) du gypaète barbu pendant la période de reproduction de l'espèce, du 1er novembre au 15 août, en dessous de 1 000 m du sol. Des sessions d'information des pilotes et des responsables des vols sont prévues et dispensées par la LPO. Le protocole remplace celui signé en 2009.
Protégé en France en application du code de l'environnement, le gypaète barbu bénéficie d'un plan national d'actions pour la période allant de 2010 à 2020 mis en place par le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie et mis en œuvre par la LPO avec le soutien d'opérateurs régionaux.