Trouver des solutions pour une bonne cohabitation.

Blaireaux d’Europe (Meles meles) - Crédit photo : Fabrice CahezBlaireaux d’Europe (Meles meles) - Crédit photo : Fabrice Cahez

En Alsace, les blaireaux d'Europe ont bien failli disparaître dans les années 80 suite au gazage mené massivement pour lutter contre la rage du renard roux ; seul l'arrêt de ce gazage a permis aux effectifs de remonter et d'atteindre les niveaux actuels, stables.

Le Blaireau d'Europe creuse son terrier dans une pente lui permettant d'évacuer facilement les déblais en contre-bas. Ce terrier s'étend sur 10 à 15 mètres de long et 5 mètres de large, parfois plus. Il présente plusieurs entrées et est toujours doublé de terriers dits secondaires, qui servent ponctuellement de refuge tout au long de l'année. Les terriers peuvent attirer d'autres mammifères tels que les lapins ou les renards, avec lesquels le blaireau peut cohabiter en raison des distances qui séparent une galerie d'une autre.

Les blaireaux et les cultures agricoles

Les blaireaux creusent parfois leurs terriers dans des vignes ou dans des cultures. Les entrées des galeries peuvent alors fragiliser le sol et entrainer des problèmes de sécurité pour les activités agricoles. Les méthodes consistant à détruire les animaux ou à boucher les terriers s'avérant inefficaces (voire illégales selon la saison) la LPO Alsace en association avec le GEPMA (Groupe d'Etude et de Protection des Mammifères d'Alsace), se sont penchés sur ce problème afin de trouver des solutions pérennes.

Les actions préconisées visent à faire partir durablement les blaireaux de leur terrier, malgré la fidélité qu'ils y portent, et de les inciter à s'installer dans un secteur non dérangeant pour les activités agricoles. Pour ce faire, un protocole précis a été élaboré, résultat d'une étude menée sur plus d'un an avec l'aide de plusieurs exploitants agricoles.

La LPO rappelle que le blaireau n'est pas inscrit sur la liste nationale des espèces dites nuisibles, il ne peut donc pas être piégé. Selon l'article R 428-8 3° du Code de l'environnement, toute personne ayant recours au piège sur le blaireau encourt une amende de 1 500€. En outre, la LPO Alsace a obtenu que la chasse du blaireau soit interdite dans le Bas-Rhin ; elle est réglementée dans le Haut-Rhin.

Tandis que les populations se maintiennent en Alsace grâce à la mise en place d'alternatives, celles du département de la Côte-d'Or sont plus que menacées.

Les blaireaux et les élevages bovins

Le Blaireau d'Europe est connu pour être, ainsi que le Cerf élaphe et le sanglier, porteur du virus de la Tuberculose bovine. Il peut donc potentiellement transmettre cette zoonose au cheptel bovin domestique, lorsqu'il est en contact direct avec celui-ci. C'est pourquoi il fait l'objet depuis 2009 d'abattages massifs en Côte-d'Or (21) organisés par les services de l'Etat, les agriculteurs et le monde cynégétique, excluant des débats les associations de protection de la nature.

Entre 2009 et 2013, au moins 15 000 blaireaux ont été piégés, dont seulement 30% sont analysés, montrant un taux de contamination de 8,4% sur cette période.

Consciente des enjeux financiers, agricoles, et sanitaires que représente la présence de la Tuberculose bovine dans les cheptels bovins du département et dans le but que ces abattages soient faits en tout état de cause, la LPO Côte-d'Or souhaite que les mesures suivantes soient prises par les personnes compétentes :

  • La représentation des associations de protection de la nature, dont la LPO Côte-d'Or, dans les instances qui définissent les stratégies de limitation du développement de la Tuberculose au sein de la faune sauvage ;
  • Dans les zones de régulation : un encadrement strict des prélèvements, limités aux secteurs à proximité directe des élevages contaminés et non à l'échelle d'une commune, ainsi que la mise en place de quotas et une meilleure traçabilité des individus prélevés ;
  • Dans les zones de surveillance : au vu des résultats 2014 qui ne font état d'aucun blaireau contaminé, la réduction drastique du nombre de prélèvements afin de conserver la veille minimale à assurer sans pour autant impacter significativement la population ;
  • Une réelle transparence quant aux résultats de piégeage, à savoir la diffusion du nombre d'individus prélevés, analysés et déclarés porteurs du virus par année et par commune, et ce depuis le début des campagnes de régulation.

Plus d'informations

En savoir plus sur les méthodes alternatives

Consultez la motion de la LPO Côte-d'Or sur le Blaireau d'Europe