La LPO porte plainte contre X pour atteinte à une espèce protégée.
Un pronostic vital engagé
Repéré jeudi 9 avril par les agents du Parc national des Pyrénées dans le secteur du Fort du Portalet en Vallée d'Aspe, l'oiseau adulte présente plusieurs blessures. Il est amené d'urgence au centre de soins Hegalaldia. Les radiographies révèlent la présence d'un plomb de chasse de petit calibre au fémur ainsi que la perforation d'un poumon. L'oiseau a également une blessure importante à la patte gauche.
Le tir subi par ce gypaète a sans doute eu un effet en cascade : le tir a déstabilisé ce rapace de grande envergure qui a ensuite percuté un câble électrique, expliquant les graves blessures à la patte gauche.
Triste record pour les Pyrénées-Atlantiques
Ce cas n'est pas sans rappeler celui de Benigno, gypaète barbu adulte tué suite à un tir en novembre 2013 au Pays Basque et celui en 2008 d'un autre gypaète barbu tiré mortellement en Vallée d'Aspe. Il s'agit donc du troisième cas connu de tir en huit ans dans les Pyrénées-Atlantiques : ce n'est que le « haut de l'iceberg » si l'on tient compte de la faible probabilité de retrouver un oiseau blessé en montagne.
Un constat inquiétant
40 couples sont dénombrés par le réseau Casseur d'os sur le versant nord des Pyrénées, 8 couples seulement dans les Pyrénées-Atlantiques. Aucun couple de ce département n'élève de jeune cette année. L'oiseau tiré est un adulte reproducteur dont les plaques incubatrices sont visibles. Les jours prochains permettront de vérifier s'il s'agit d'un adulte de l'un des 8 couples du département.
Cet acte est d'autant plus scandaleux qu'il intervient en dehors de la période de chasse confirmant la malveillance volontaire du geste. La LPO porte plainte contre X pour atteinte à une espèce protégée et rappelle que toute perte d'un couple est préjudiciable pour l'espèce : les couples mettent des années à se former et une reproduction réussie n'intervient en moyenne que lorsque ces oiseaux ont atteint l'âge de 11 ou 12 ans mais encore faut-il qu'ils arrivent à vivre jusque-là !