Outre les pressions multiples qui pèsent sur ces espèces, pour plus de la moitié d’entre elles, la tendance d’évolution des populations nationales est au déclin.
1 espèce sur 5 est menacée de disparition
Les résultats actualisés de la Liste rouge nationale montrent qu’en l’espace de sept ans, l’état de conservation des espèces de reptiles et d’amphibiens ne s’est pas amélioré. Ce sont au total, 9 espèces de reptiles sur 38 et 8 espèces d’amphibiens sur 35 qui sont actuellement menacées de disparition (risque d’extinction important) sur le territoire métropolitain. En outre, l’étude réalisée par l’UICN révèle pour la première fois, que la tendance d’évolution des populations est au déclin pour plus de la moitié de ces espèces.
Pour l’ensemble des espèces, l’amélioration des connaissances biologiques, écologiques et de leur répartition a permis de revoir leur classement. Ainsi plusieurs espèces ont désormais un risque d’extinction plus faible que lors de l’évaluation précédente ; cependant le nombre total d’espèces classées avec un risque d’extinction même faible a augmenté.
Des pressions multiples pèsent sur ces espèces
Les premières causes de menace mises en évidence par l’analyse sont la perte et la fragmentation des milieux naturels dues aux transformations du territoire en cours depuis plus d’un siècle à savoir :
- L’urbanisation
- Le développement des infrastructures de transport
- L’intensification des pratiques agricoles
- L’assèchement des zones humides et le comblement des mares
Il est important de rappeler que la fragmentation des milieux est aussi la deuxième cause de mortalité chez les amphibiens au niveau mondial ! La LPO mène d’ailleurs depuis plusieurs années des opérations de sauvetage de ces derniers lors de leur migration nuptiale au printemps, afin d’éviter, dans la mesure du possible, les risques d’écrasement sur les routes. Pour exemple, ce sont ainsi 23 000 amphibiens qui ont été sauvés en 2015 en Savoie. (On estime le bénévolat à 1h par amphibiens sauvés). Cependant, ces actions ponctuelles permettent uniquement de pallier le manque d’installations favorables, à long terme au maintien des populations et nécessitent la création de passage à faune dans les zones à risque.
En parallèle, toujours selon l’analyse, le rejet de polluants : pesticides, engrais, métaux lourds… dans les milieux aquatiques et terrestres porte atteinte à la survie des espèces, sensibles à la qualité écologique de leurs habitats. L’introduction dans les milieux naturels d’espèces exotiques envahissantes, telles que les écrevisses américaines ou la Grenouille taureau, peut représenter localement une menace pour des espèces autochtones.
Des efforts à poursuivre
Au-delà des espèces en danger d’extinction important (classées VU, EN ou CR), quatre espèces de reptiles et douze d’amphibiens se classent aujourd’hui dans la catégorie « Quasi menacée » (NT). Bien qu’encore relativement répandues en France, ces espèces subissent une dégradation marquée et continue de leurs habitats. En dépit de la protection réglementaire dont bénéficient l’herpétofaune française depuis les années 1980, le nombre d’espèces menacées pourrait donc augmenter significativement dans les années à venir si aucune action n’est entreprise pour améliorer leur situation.
Malgré tout, pour les espèces les plus en danger, des actions spécifiques sont déployées, comme les plans nationaux d’actions pour le Sonneur à ventre jaune et la Vipère d’Orsini, ou plus récemment pour le Lézard ocellé et le Crapaud vert. Mais au-delà de ces actions nationales, des efforts de conservation des milieux naturels et des corridors biologiques sont aujourd’hui indispensables pour enrayer le déclin de ces espèces.