La LPO tient à rappeler qu’elle ne se contente pas, une fois par an, d'un coup de projecteur dans les Landes mais interpelle les pouvoirs publics depuis des années, explications.

Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) - Crédit photo : Typhaine LyonChardonneret élégant (Carduelis carduelis) - Crédit photo : Typhaine Lyon

Interpellée hier à l’Assemblée Nationale sur l’inaction de l’Etat pour arrêter le braconnage des oiseaux familiers pourtant protégés, la Ministre en charge de l’Ecologie a répondu qu’elle allait réunir les différentes parties sur le sujet.

Depuis des années, la LPO interpelle par courriers les pouvoirs publics sur le braconnage des oiseaux familiers qui a lieu à cette période dans le Landes. Evidemment, la LPO ne se contente pas une fois par an d’un coup de projecteur mais ces courriers restant pour la plupart lettre morte, elle est contrainte de retourner chaque année sur le terrain pour dénoncer ce braconnage. Aussi Madame la Ministre ne découvre pas le sujet. À titre indicatif, voici la liste de quelques-uns des courriers et quelques réponses pour les seuls années 2014 et 2015.

2014

  1. Le 31 juillet 2014 le Président de la LPO écrit à nouveau à S. Royal après son courrier du 7 resté sans réponse. En l'alertant sur les risques d'accident. Elle ne répond toujours pas.
  2. Le 31 juillet il relance le Préfet des Landes après son courrier du 4 resté sans réponse. En l'alertant sur les risques d'accident. Il ne répondra jamais.
  3. Le 20 août le Ministre de l'Intérieur lui répond après une deuxième relance… qu'il demande au Préfet des Landes d'étudier.
  4. Le Premier Ministre aussi lui répond enfin, après une relance, qu'il transmet au Préfet des Landes et… à Madame Royal.

2015

  1. Le 22 juin 2015 le Président de la LPO souhaite la bienvenue à la nouvelle Préfète et demande à la voir avant la nouvelle saison de braconnage en soulignant les tensions de plus en plus fortes et les risques d'atteintes aux biens et aux personnes. Elle ne lui répondra jamais.
  2. Pas plus à sa relance du 2 juillet.
  3. Le 15 juillet la LPO écrit à nouveau à S. Royal. Et lui redit les risques d'accidents.
  4. Le 12 août le Premier Ministre nous répond… qu'il transmet à S. Royal.
  5. Le 14 août 2015 nous répondons au Chef de Cabinet du Premier Ministre… qu'il nous a fait exactement la même réponse l'année dernière…
  6. Le 16 septembre soit deux mois, S. Royal nous répond… qu'elle va « diligenter une inspection ». Depuis rien.
  7. Le 8 octobre le Chef de Cabinet du Premier Ministre répond à nouveau et nous propose… de rencontrer son conseiller et nous informe… qu'il saisit la Ministre S. Royal.

Notons également que lors de son intervention à l’Assemblée Nationale, la Ministre en charge de l’Ecologie a rappelé que le propriétaire du champ en question avait une autorisation de chasse de l’alouette alors même que quelques heures plus tôt sur France Inter le Président de Association Départementale des Chasses Traditionnelles à la Matole, expliquait publiquement que ce sont bien également des pinsons et non uniquement des alouettes qui sont piégés et tués : http://www.franceinter.fr/emission-le-moment-meurice-chasse-au-pinson

La LPO n'a pas besoin d'une réunion de concertation entre les parties. Elle a besoin, comme les centaines de milliers de citoyens qui manifestent leur solidarité depuis lundi, que l'Etat fasse juste respecter les textes en laissant la police de la nature (ONCFS) faire son travail pour mettre ainsi un terme au braconnage illégal des oiseaux familiers. On comprend mieux pourquoi les responsables cynégétiques ne veulent pas que l'ONCFS intègre la future Agence française de la biodiversité.