Espèce facilement reconnaissable grâce à sa petite taille et ses yeux dorés, elle est intégralement protégée par la loi de 1976 comme l’ensemble des rapaces diurnes et nocturnes. Considérée comme une espèce bio-indicatrice, elle révèle l’état de conservation des trames vertes et bleues dans les nombreux milieux qu’elle fréquente (périphérie des villes, villages, plateaux en altitude,…).
Côté trame verte
La Chevêche d’Athéna (Athene noctua) est une habituée des petites parcelles typiques des secteurs bocagers et particulièrement des vergers, des haies, des mares, … qu’elle affectionne pour y chasser des micromammifères (souris, campagnols, …), des oiseaux, des insectes ou des lombrics. La suppression de ces petits biotopes entraîne souvent de violentes collisions routières qui sont souvent fatales malheureusement. L’abattage des vieux arbres morts, dont les cavités servent à la Chevêche pour nicher, est aussi une des menaces à prendre en compte.
Par ailleurs, la Chevêche d’Athéna est aussi menacée par un risque d’intoxication indirecte aux phytosanitaires chimiques utilisés en agriculture ainsi qu’aux produits pharmaceutiques destinés au bétail. Ceux-ci sont ingérés par des petits mammifères ou par les insectes, eux-mêmes consommés par la Chevêche d’Athéna.
Côté trame bleue
La présence de points d’eau permet à la Chevêche de nettoyer son plumage. Cependant, elle se retrouve souvent piégée dans des abreuvoirs ou bassins aux pentes lisses et abruptes. Il est donc primordial de mettre en place un dispositif anti-noyade, à l’aide d’un morceau de grillage sur une planche de bois, permettant aux Chevêches et à toute la faune en général de s’en échapper.
Côté bâti
Enfin, le bâti est un des éléments incontournables pour la préservation de la Chevêche. Que ce soit dans l’ancien ou le neuf, la Chevêche peut trouver les moyens de s’installer, à condition de respecter les conditions suivantes :
- Dans l’ancien : veiller à conserver les cavités des vieilles granges, des anciennes métairies ou cabanes en pierre, nombreuses dans les champs.
- Dans le neuf : en amont de la construction d’un immeuble (3 ou 4 étages maximum dans un secteur favorable à l’espèce), prévoir l’installation d’un nichoir en façade, en bordure du toit.
- Toutefois, la Chevêche est souvent victime de chute dans les cheminées (qu’il est possible de grillager) et poteaux creux (qu’il faut absolument reboucher).
Via des mesures d’aménagement du territoire à tous niveaux (national, régional et local), les élus, services techniques de collectivité, conseil général et régional ou acteur de la construction, … chacun doit engager une réflexion globale sur les trames vertes et bleues pour permettre le maintien de la Chevêche d’Athéna ainsi que l’ensemble des espèces présentes dans son habitat.
Actuellement, le statut de l’espèce est considéré en « Préoccupation Mineure » (LC) sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). On estime entre 25 000 à 50 000 couples de Chevêches en France. Cette fourchette large se traduit par un manque de données sur l’espèce (et sur les rapaces nocturnes en général). La LPO a lancé un site collaboratif où chacun peut faire part de ses observations et participer à l’enrichissement des connaissances sur l’espèce. Alors n’hésitez plus une seule seconde, observez et transmettez !