Les actions de conservation mises en place dans le Centre-ouest semblent porter leurs fruits mais doivent être renforcées.

Outarde canepetière (Tetrax tetrax) - Crédit photo : Michel CaupenneOutarde canepetière (Tetrax tetrax) - Crédit photo : Michel Caupenne

L’Outarde canepetière est un oiseau des grandes plaines agricoles. En France, il existe deux grandes populations, l’une sédentaire que l’on trouve en région méditerranéenne (les régions Provence-Alpes-Côte-D’Azur, Languedoc-Roussillon et le département de la Drôme) et l’autre migratrice présente dans le Centre-Ouest, principalement Poitou-Charentes, mais aussi en Région Centre et Pays-de-la-Loire) lors de la période reproduction et au bord de l’extinction.

Après avoir été abondante pendant des décennies, l’Outarde canepetière a connu un très fort déclin. En cause : l’évolution défavorable de son habitat et l’intensification des pratiques agricoles provoquant une diminution des surfaces en prairies, une simplification de la mosaïque du paysage et l’agrandissement de la taille des parcelles.

L’espèce est désormais protégée et de vastes secteurs de plaines céréalières ont ainsi été désignés en Zone de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la Directive Oiseaux permettant le suivi des populations.

L’outarde a bénéficié également d’un second Plan National d’Actions entre 2011 et 2015 visant à enrayer son déclin, et si possible à rétablir ses populations, notamment par l’application de Mesures Agri-Environnementale « biodiversité » (MAE). Ces MAE sont des contrats sur 5 ans engageant l’agriculteur à suivre un cahier des charges précis en contrepartie d’une rémunération annuelle, afin d’adapter ses pratiques courantes aux exigences fondamentales de l’espèce : création et conservation de couverts favorables à la nidification avec une gestion favorable, production d’insectes nécessaires à la croissance des jeunes, réduction de la mortalité, notamment en retardant la fauche…

Une évaluation récente de ces MAE, menée par le CNRS CEBC de Chizé à partir de l’enquête annuelle coordonnée par la LPO et co-financée par la DREAL Poitou-Charentes dans le cadre du PNA, la région Poitou-Charentes, COSEA et le département de la Charente, a montré leur efficacité, et pour cause : elles ont permis de mettre, pour l’instant, un terme au déclin des populations qui avait atteint 95% des populations présentes il y a 40 ans, évitant la disparition de l’espèce initialement prévue pour 2010. L’effectif plancher en Poitou-Charentes, désormais stable, s’élève en 2014 à 253 mâles chanteurs.

Toutefois, la situation de l’espèce est encore inquiétante avec un déséquilibre du sex-ratio en faveur des mâles, confirmant une mortalité toujours importante des femelles au nid ou en phase d’élevage des jeunes, notamment par manque de nourriture adaptée, particulièrement lorsque les femelles s’établissent sur des parcelles hors MAE. Il est donc indispensable que tous les moyens soient engagés pour favoriser l’implication volontaire des agriculteurs.

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