Reçues hier au Ministère de l’Écologie, de l’Énergie et de la Mer, plusieurs associations de protection de la nature ont remis à Ségolène Royal et Barbara Pompili, 669 102 signatures citoyennes en faveur de l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes.
Elles ont également demandé aux ministres de soutenir une interdiction totale dès le 1er septembre 2018 pour que celle-ci ne soit plus l’exception mais la règle.
Ces pesticides introduits depuis 1994 agissent sur le système nerveux central des insectes et font l’objet de centaines d’études toutes aussi alarmantes les unes que les autres. Chute des populations de pollinisateurs sauvages et domestiques, impacts sur les invertébrés aquatiques et non aquatiques, les oiseaux et même les mammifères... que nous sommes.
Rappelant que la santé publique est une priorité, Ségolène Royal a renouvelé son soutien à une interdiction de ces substances dès 2018 : « On ne voit pas pourquoi il faudrait encore attendre 10 ans pour faire des choses qui sont évidentes et qui ont été repérées comme nocives (…) J’espère que les députés vont voter l’interdiction dès 2018 ». Dans le cadre de l’axe biodiversité du programme d’investissement d’avenir, doté de 40 millions d’euros, la Ministre a ainsi annoncé la mise en place d’un appel à projet pour promouvoir et accompagner les méthodes agronomiques de substitution. Les alternatives agronomiques, socio économiquement viables, existent d'ores et déjà et doivent être encouragées.
Les organisations co-signataires de la pétition saluent cette vision et espèrent que les députés et sénateurs suivront la même voie.
En seconde lecture, les députés avaient voté pour une telle échéance tout comme, la semaine dernière, la commission développement durable de l’Assemblé nationale, en amont de la troisième lecture du texte attendue semaine prochaine. Au Sénat, le gouvernement avait quant à lui porté le besoin d’une interdiction mais à l’horizon 2020. Les associations de protection de la nature estiment qu’une telle échéance ne répond, ni à l’urgence environnementale et sanitaire, ni au besoin de lisibilité attendu du gouvernement par les citoyens. Nous espérons donc que les députés suivront la voie de la Ministre de l'Environnement et sauront une nouvelle fois prendre leurs responsabilités et être à l’écoute des citoyens inquiets pour l’avenir des pollinisateurs indispensables à notre agriculture et notre alimentation et préoccupés des impacts de ces pesticides pour leur santé.