Avant le 13 août, rejetez ce projet d’arrêté pour la destruction de plus de 50 000 Grands cormorans par an pendant 3 ans.

Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) - Crédit photo : David AllemandGrand Cormoran (Phalacrocorax carbo) - Crédit photo : David Allemand

Le ministère de l’environnement propose à la consultation des citoyens jusqu’au 13 août 2016, un projet d’arrêté visant à tirer plus de 50 000 Grands cormorans, espèce pourtant protégée au niveau national et européen, par an sur le territoire national et cela pendant 3 ans.

L’objectif ? Prévenir des dommages importants aux piscicultures en étang ou la dégradation de la conservation des habitats naturels que ces dernières peuvent contribuer à entretenir et prévenir les risques présentés par la prédation du Grand cormoran pour les espèces de poissons protégées ainsi que pour celles pour lesquelles des indications suffisantes permettent d’établir que l’état de conservation de leur population est défavorable.

La LPO connait et respecte les difficultés des pisciculteurs. Leur revendication de pouvoir protéger leur activité est légitime. Mais elle ne justifie pas de détruire une espèce protégée partout et sans rapport avec les lieux d’exploitation. La LPO s’oppose donc à ce projet d’arrêté ministériel car elle considère qu’il n’est pas étayé et que le quota est disproportionné.

Vous aussi, rejetez ce projet d’arrêté en utilisant tout ou partie des arguments suivants. Attention, les réponses pour être comptabilisées dans la synthèse du ministère, doivent être personnelles et non « copiées-collées » :

  • Le Grand cormoran est présenté ici comme une espèce exotique envahissante qui n’aurait pas sa place alors qu’il n’en est rien : il a toute sa place dans les écosystèmes français.
  • Comme toute espèce protégée, le cormoran peut ponctuellement faire l’objet de destruction ciblée mais sous des conditions très strictes qui ne semblent pas respectées ici : au lieu de destructions ciblées et ponctuelles répondant à des dégâts constatés, il s’agit plutôt, au vu du nombre de départements concernés et le quota de cormorans qui peuvent être détruits, d’une régulation en aveugle, d’une tentative de régulation de la population en dehors de toute considération concrète et locale d’éventuels dégâts. Il doit y avoir un lien de cause à effet entre le cormoran détruit et les dégâts à éviter à l’avenir parce qu’il y a déjà eu des dégâts et que les mesures de prévention n’ont pas donné satisfaction.
  • Les différences de quotas entre chacun des départements listés ne sauraient s’expliquer au regard des dégâts passés ou de la présence de poissons protégés.
  • Non seulement cet arrêté risque de n’avoir aucun effet pour réduire les dégâts faits aux piscicultures, mais il risque de permettre la destruction gratuite d’individus d’une espèce protégée qui n’auraient jamais causé de dégâts aux piscicultures.
  • À un moment donné, les dérogations accordées pour détruire une espèce protégée sont telles en termes de quantité et de territoires que le statut d’espèce gibier pourrait finir par être plus protecteur que celui d’espèce soit disant « protégée ».
  • Alors que les services de la police de la nature de l’Etat (ONCFS) voient leurs moyens diminuer, alors que l’ONCFS n’est pas intégrée à l’Agence française pour la biodiversité, la mieux à même à l’avenir pour connaitre et suivre les différentes espèces, la possibilité pour les Préfets de déléguer les tirs à toute personne détentrice d’un permis de chasse à jour n’offre pas les garanties de suivi et de contrôle nécessaires.

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Consultez le projet d’arrêté et répondez à la consultation publique