C’est en Bretagne, les 27 et 28 août, que s’est déroulée l’Université d’été de l’Animal : « Des Animaux et des Hommes » sur le thème de l’intelligence animale. Organisée et animée par Yolaine de la Bigne, journaliste passionnée par les animaux, cet évènement était l’occasion de mieux comprendre l’intelligence animale pour redécouvrir notre humanité et notre lien avec la nature.
Alors que l’Homme traverse une crise politique, économique et écologique, se tourner vers l’animal pourrait être une solution d’avenir. En les observant, nous pouvons être amenés à changer notre regard et notre relation à l’environnement et retrouver notre nature profonde.
Vétérinaire, paléoanthropologue, bio-acousticien ou encore spécialiste du biomimétisme, ces experts du comportement animal sont venus présenter leurs expériences tout au long du weekend, lors de conférences, interview et tables rondes animées par Yolaine de la Bigne et l’équipe de Néoplanète, partenaires de la LPO. À écouter ici
« Il n’y a pas une intelligence, mais une diversité d’intelligences »
Nous oublions trop souvent notre nature profonde et l’animal nous donne l’opportunité de la retrouver. Norin Chai, vétérinaire en chef et directeur adjoint de la Ménagerie du Jardin des Plantes et Président de l’ONG Elefantasia considère qu’observer la faune sauvage contribue à la fois à nous relier à la nature et à mieux nous connaître.
Plus encore : quand on étudie la place de l’Homme dans un environnement naturel, l’humilité est de mise. D’ailleurs « Pourquoi séparer l’intelligence humaine et l’intelligence animale ? » se demande Norin Chai. L’Homme n’est qu’une intelligence parmi tant d’autres, il ne doit pas y avoir de hiérarchie.
La coopération au bénéfice de la compétition
Tarik Chekchak, spécialiste du biomimétisme – ou comment s’inspirer du vivant pour créer des innovations et trouver des solutions – a observé qu’en période de raréfaction des ressources, les animaux pouvaient être amenés à coopérer entre eux et que cette stratégie était payante. En période d’abondance des ressources, en revanche, la compétitivité prime sur la coopération. En substance, si l’animal est capable de compétition, de violence, il est aussi capable d’empathie, de partage et de solidarité. L’Homme peut tirer les leçons de ces enseignements. Selon Tarik Chekchak, l’entraide et la coopération sont des comportements à suivre et applicables à la période de raréfaction des ressources naturelles que nous traversons.
« Nous sommes un écosystème »
« Être intelligent, c’est avant tout cohabiter avec les autres – humains ou non – c’est comprendre que nous faisons partie d’un écosystème, d’un tout » confie Pascal Picq, paléoanthropologue.
L’Homme a tout intérêt à ne pas nier son animalité et à faire face à ses responsabilités face à l’érosion de la biodiversité et du vivant qui nous entoure.