L'arbre de l'année 2016 a été dévoilé le 11 octobre lors d'une cérémonie organisée à la gare Montparnasse.

C'est la cinquième édition de cette opération créée par Terre Sauvage avec l'Office national des forêts, soutenue par la LPO, l'Agence des espaces verts d'Ile de France, les Scouts et guides de France, l'association ARBRES, la SNCF et les magazines de Milan Nature et Territoires.

Cette opération, lancée en 2011, permet à tous les publics, groupes, familles, communes, écoles, entreprises ou associations de proposer la candidature de leur arbre préféré.

Les arbres sélectionnés par le jury national représentant chacun leur région, ont été présentés sur le site Internet de l'événement, où le public a pu voter de mars à septembre. Ils ont été choisis sur des critères naturalistes et esthétiques ou liés à leur valeur historique, culturelle, affective, sociale, symbolique ou régionale.

Le 11 octobre 3 d'entre eux ont été élus « arbre de l'année 201­6 ».

Les lauréats de l'arbre de l'année 2016

Le Prix du public

Pour cette 5e édition, c’est le Zamana du parc de l’Habitation Céron (Martinique) qui remporte le prix du public avec 10 591 voix.

Zamana du parc de l’Habitation Céron (Martinique) - Crédit photo : JB BarretZamana du parc de l’Habitation Céron (Martinique) - Crédit photo : JB Barret

Le Zamana (ou Arbre de pluie) a été largement introduit en Asie du Sud-Est et dans certaines îles du Pacifique. En Martinique, il servait autrefois à abriter les plantations de caféiers et de cacaoyers, Le Zamana du parc de l’Habitation Céron, une ancienne exploitation sucrière créée au XVIIe siècle, est répertorié comme étant l’un des plus gros arbres visibles des petites Antilles : dix personnes main dans la main sont nécessaires pour faire le tour de son énorme tronc. Son magnifique houppier, fait d’énormes branches moussues recouvertes d’épiphytes, couvre à l’aplomb une surface de plus de 5 000 m2. Un arbre protecteur qui bénéficie lui-même d’une véritable mansuétude de la part des éléments : il a survécu à tous les cyclones ainsi qu’à l’éruption volcanique mortelle de la montagne Pelée en 1902.

Le Prix du jury

Le prix du jury revient au Platane de l’Aigle (Normandie).

Platane de l’Aigle (Normandie) - Crédit photo : Emmanuel BoitierPlatane de l’Aigle (Normandie) - Crédit photo : Emmanuel Boitier

On arrive par un pont enjambant la Risle, une petite rivière qui se fait affluent de la Seine et qui donne sur un parc verdoyant, vestige de l’ancien parc du château de L’Aigle. La surprise est de se retrouver non pas face à un arbre, mais face à deux arbres, deux platanes tricentenaires de forte stature, à la ramure impressionnante et d’une indéniable qualité esthétique. L’arbre présenté au concours est celui du fond du parc, un peu plus gros, avec 7 mètres de circonférence (contre 6,8 mètres pour son voisin). Il affiche une santé éblouissante. Peut-être même un peu trop vigoureuse au goût des jardiniers rencontrés dans le parc, qui passent un peu de trop de temps, selon eux, à éliminer tous les petits platanes qui poussent dans leurs potagers directement attenants. Ce platane est intégré à la vie culturelle de la ville, par le biais notamment « Des dimanches après-midi sous les platanes » : des animations et des concerts sont organisés au pied du colosse durant tout l’été. Avec le vent qui fait bouger doucement les branches en cette belle journée ensoleillée de juillet, on dirait même qu’il danse : c’est sans doute un platane mélomane.

Le coup de cœur du jury

Le coup de cœur du jury a été décerné au Hêtre du Contadour (Provence-Alpes-Côte d’Azur), pour célébrer ses qualités et son histoire unique.

Hêtre du Contadour (Provence-Alpes-Côte d’Azur) - Crédit photo : Emmanuel BoitierHêtre du Contadour (Provence-Alpes-Côte d’Azur) - Crédit photo : Emmanuel Boitier

Le paysage est enchanteur. C’est un plateau fleuri de Haute-Provence, un camaïeu de couleurs, le violet des sauges, le rose du sainfoin et le blanc des marguerites, où se découpe la silhouette harmonieuse d’un hêtre fier, enveloppé d’un ciel bleu moutonné de nuages. Le hêtre du Contadour fait face à la montagne de Lure. Mais c’est son lien au mouvement pacifique des contadouriens, avant la seconde guerre mondiale, que le jury de l’Arbre de l’année a souhaité récompenser. En effet, le hêtre du Contadour était le lieu de rencontre privilégié pour Jean Giono et ses confrères, qui souhaitaient tous éviter l’éclatement de la guerre. C’est aussi pour son symbolisme que ce hêtre a retenu l’attention du jury. Le réchauffement climatique affecte gravement la biodiversité, et les hêtres disparaissent très rapidement de la région. Cet arbre, espèce de plus en plus rare en Provence, est testament de l’importance des efforts de conservation. Pour l’instant, le hêtre est toujours là, d’une beauté fascinante et sans apprêt, simple. Les cinéastes ne s’y sont pas trompés, faisant des lieux un site de tournage autour de l’oeuvre de Jean Giono : Crésus, de Jean Giono lui-même, en 1960, Le hussard sur le toit, de Jean-Paul Rappeneau, en 1995, ou encore Les âmes fortes, de Raúl Ruiz en 2001. On comprend facilement pourquoi.

Les arbres exposés

L’ensemble des candidats magnifiés par les objectifs d’Emmanuel Boitier, photographe de Terre Sauvage sont exposés à la gare de Paris-Montparnasse grâce au soutien de l’Agence des espaces verts de la Région Île-de-France et de SNCF Gares & Connexions, branche de SNCF en charge de la gestion, de l’exploitation et du développement des 3 000 gares françaises. L’exposition est en place pour 2 mois et met en lumière les 16 arbres candidats ainsi que les 19 plus beaux arbres de la région Ile-de-France.

N'hésitez pas à venir les contempler !

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