Alors que le ministère de la santé prévoit de revisiter l’arrêté ministériel de 2006 encadrant les usages des pesticides, les lobbies de l’agriculture intensive, représentés par la FNSEA, montent déjà au créneau.
Ces nouvelles mesures prévoient, en fonction du produit utilisé, d’interdire notamment les traitements phytosanitaires selon une distance déterminée par rapport aux points ou cours d’eau, aux lieux accueillant des groupes de personnes vulnérables, ou fréquentés par le public et à la proximité des lieux d’habitation.
La LPO n’est pas, par principe, contre des démarches volontaires, cependant l’échec cuisant du Plan Ecophyto, fondé sur le volontariat, montre, concernant les pesticides, que l’agriculture conventionnelle n’a en rien modifié ses pratiques entre 2009 et 2016 !
Les scientifiques nous alertent depuis plusieurs années sur les effets des pesticides sur la santé humaine, mais aussi sur les effets sur la biodiversité tant directs (effets de toxicité aigüe et sublétale), qu’indirects (effondrement des ressources alimentaires affectant en particulier les oiseaux). Il est temps de les prendre en considération à leur juste de valeur et d’arrêter de parier pour le profit de quelques-uns à court terme, sur la vie des citoyens et en premier lieu sur celle des agriculteurs !
Bien que ces mesures soient modestes et ne résolvent pas les problèmes liés à l’usage des pesticides, la LPO, préoccupée notamment par l’état et l’avenir de la biodiversité des milieux aquatiques, estiment qu’elles nous engagent dans le bon sens.