Empêchons-les de tuer 4 loups supplémentaires, en plus des 36 déjà abattus !

Loup - Crédit photo : Denis Simonin / LPO IsèreLoup - Crédit photo : Denis Simonin / LPO Isère

Tout comme l’année dernière, le ministère en charge de l’écologie veut pouvoir tuer 4 loups supplémentaires dès que le plafond des 36 fixé par arrêté aura été atteint. Grâce au renfort zélé des chasseurs, 33 loups ont déjà été tués, y compris en battues.

Faites part de votre désaccord sur le site de la consultation publique avant le 21 février :

Consulté sur ce nouvel arrêté, le Conseil national de protection de la nature, a émis un avis défavorable le 10 janvier à une très large majorité. Comme il l’avait fait en 2016 d’ailleurs. Malgré ses avis négatifs et ceux des milliers de français et françaises qui se sont exprimés en 2016 sur le même projet d’arrêté, le Ministère le représente à nouveau.

Les arguments pour s’opposer à ce projet d’arrêté sont les mêmes que l’année dernière :

  • Tout le monde s’accorde à reconnaître que la seule justification des destructions de loups, officiellement protégé, est de limiter les attaques sur les troupeaux, principalement ovins. Or aucune preuve de baisse de prédation sur le cheptel ovin n’a été démontrée du fait de l’élimination de dizaines de loups (environ 10% de la population française a été abattue cette année) ;
  • Les destructions de loups, surtout si elles sont sans rapport avec les attaques sur les troupeaux sont inopérantes et peut-être contre-productives ; non seulement l’efficacité de la destruction de loups qui n’ont pas attaqué de troupeaux n’est pas démontrée (à part bien sûr à éradiquer l’espèce d'un territoire mais il en viendrait d’autres), mais nous avons aussi des raisons de penser qu'elle peut avoir des effets inverses : pas d'effet de dissuasion susceptible d’entraîner des changements comportementaux, déstructuration des meutes, erratisme susceptible d’engendrer d’autres attaques ailleurs…
  • Selon les experts, avec une quarantaine de loups abattus, les risques d’atteinte à l’état de conservation de l’espèce en France dépasse désormais les 50%. À ce jour, nous ne disposons pas de recul nécessaire pour connaître les effets des destructions de dizaines de loups en France sur l’état de conservation de l’espèce ces dernières années. En particulier, en 2015 près de 40 loups ont été abattus, et autant en 2016, chiffres qui n'avaient jamais été atteints. Pour masquer la stagnation voire la diminution du nombre de loups, l’Etat présente la carte de l’évolution de l’aire de présence. Qui progresse évidemment du fait de la déstructuration des meutes. La possibilité d’utiliser la clause dérogatoire à la destruction du loup, protégé au niveau international, devrait se faire dans le respect de la notion de maintien de viabilité à long terme, c'est-à-dire génétique ;
  • Les autorisations exceptionnelles de tirs doivent être réservées aux exploitations les plus attaquées et durant la période où les troupeaux sont vraiment exposés à la prédation. Sans quoi, l’Etat se retrouve pour la deuxième année consécutive avec un plafond atteint (ce n’est plus un plafond, c’est un quota…). Quelle est la justification des destructions non ciblées, surtout réalisées en automne et au début de l’hiver quand les troupeaux sont rentrés pour la majorité ? À part à se plaindre ensuite qu’il n’y a plus de marge sur les rares exploitations pour lesquelles les troupeaux restent dehors plus longtemps, ou dès le début de la saison ?
  • L’Etat doit tenir compte des avis successifs du CNPN et des français et françaises qui se sont exprimés en grande majorité contre les tirs dans le cadre des précédentes consultations. Sinon à quoi bon consulter les experts et le public ?

Oui, les éleveurs doivent pouvoir se défendre contre les attaques, y compris par le tir ou en se faisant assister, si les autres solutions de protection des troupeaux n’ont pas été suffisantes. Mais le tout sous contrôle de l’État, en surveillant avec attention l'état de conservation de l’espèce.

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