Aujourd'hui, le Parlement européen a choisi la nature plutôt que les pesticides en votant non à leur usage  sur les surfaces d'intérêt écologique.

Pissenlit Crédit photo :  Alexia Monsavoir / LPOPissenlit - Crédit photo : Alexia Monsavoir / LPO

Aujourd'hui, le Parlement européen a choisi la nature plutôt que les pesticides : en votant NON à une résolution de deux membres du Comité AGRI, le Parlement européen a soutenu la proposition [1] de la Commission européenne d'interdire l'utilisation de pesticides dans les surfaces d'intérêt écologique (SIE).

Les SIE [2] ont été introduites dans la Politique agricole commune (PAC) en 2013. Tout agriculteur de l'Union européenne qui demande un paiement direct de la PAC et possède plus de 15 hectares de terres arables* est tenu d'avoir 5% de ses terres arables pour sauvegarder et améliorer la biodiversité dans sa ferme.

Cependant, les études IEEP [3] montrent que les mesures des SIE n'ont pas permis de protéger la biodiversité dans les fermes, en partie à cause de l'utilisation de pesticides dans ces zones.

La reconnaissance par le Parlement européen de la proposition de la Commission donne raison au fonctionnement attendu à l’égard des SIE.

L'agriculture intensive et l'abandon continu des terres agricoles précieuses, soutenues directement et indirectement par différentes mesures de la PAC, entraînent la destruction de l'environnement, éliminent la vie sauvage, aggravent les dérèglements climatiques et nuisent à la santé publique. Plus de 250 000 Européens ont participé à la consultation publique de la Commission européenne appelant à une réforme radicale de la PAC à travers la campagne Living Land [4].

Grâce à cette large majorité, le Parlement européen montre que l'avenir de la PAC ne devrait pas être décidé uniquement par le comité AGRI, mais bien par l'ensemble du Parlement européen. Nous espérons que cela se poursuivra dans le futur.

*Les terres arables comprennent les terrains en jachère, les cultures maraîchères et céréalières et les prairies artificielles.

Plus d'informations

[1] La Commission européenne a proposé, le 15 février 2017, un amendement à l'acte délégué consistant en plusieurs éléments (modifiant le règlement délégué (UE) n ° 639/2014 en ce qui concerne les mesures de contrôle relatives à la culture du chanvre, certaines dispositions sur Le paiement écologique, le paiement des jeunes agriculteurs au contrôle d'une personne morale, le calcul du montant par unité dans le cadre du soutien volontaire couplé, les fractions des droits au paiement et certaines exigences de notification relatives au régime de paiement unique Soutien volontaire couplé, et modifiant l'annexe X du règlement (UE) n ° 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil).

Deux membres du Comité de l'agriculture, M. Dess (PPE, DE) et M. Agnew (EFDD, Royaume-Uni) ont déposé une résolution d'opposition contre l'ensemble de la proposition de la Commission fondée sur l'un des éléments de l'interdiction des pesticides dans l'EPT. Le vote du comité AGRI a été adopté avec 30 voix pour, 11 contre et 1 abstention.

Briefing: Birdlife Europe et le European Environmental Bureau appellent les députés européens à choisir la nature sur les pesticides lors d'un vote critique pour la biodiversité européenne! Http://www.birdlife.org/sites/default/files/attachments/birdlife_eeb_briefing_for_plenary_vote.pdf

[2] Etude IEEP Domaines d'écologie - quels sont leurs impacts sur la biodiversité? Http://ieep.eu/work-areas/agriculture-and-land-management/policy-evaluation/2016/12/ecological-focus-areas-what-impacts-on-biodiversity

Séance d'information BirdLife-EEB: choix de l'aire d'écologie et leurs impacts potentiels sur la biodiversité http://www.birdlife.org/sites/default/files/attachments/policyrecommendationsefastudy_final.pdf#overlay-context=europe-and-central-asia/programmes%20/%20Plaidoyer%20-%20agriculture%20durable

[3] Communiqué de presse de la campagne Terre Vivante 3 mai 2017 http://www.birdlife.org/europe-and-central-asia/pr/Europeans-call-on-EU-Commission

[4] Les SIE sont des espaces pour lesquels les agriculteurs reçoivent des crédits pour préserver les espaces naturels ou semi-naturels dans un paysage d’agriculture intensive

Consultez le communiqué de presse