Dites NON à l'État français qui veut abattre 40 loups en 2017/2018 !
Le nouveau ministère de la transition écologique et solidaire vient de mettre en ligne une consultation publique concernant le nombre de loups pouvant être détruits, pour la nouvelle saison 2017-2018 (1er juillet 2017 - 30 juin 2018). Contre toute attente, alors qu’aucune démonstration n’a été faite de l’utilité de la destruction de 10% des effectifs français de cette espèce pourtant strictement protégée pour limiter la prédation sur les moutons, le plafond du nombre de loups autorisés à tuer est porté à 40 ! Où est la transition promise ?
Vous avez jusqu’au 3 juillet 2017 pour donner votre avis et nous vous invitons à déposer vos commentaires et à dire NON à cette politique d’abattage massif scientifiquement injustifié.
Ci-dessous, vous trouverez des arguments qui pourront vous éclairer et vous aider à écrire vos propres observations.
Les tirs de loups n'ont pas démontré leur utilité
Depuis 2011, les seuils maximaux de prélèvement annuels n’ont cessé d’augmenter passant de 6 loups à 40 en 6 années. Pire, alors que le plafond n’était jamais atteint les premières années, il est désormais systématiquement atteint avec l’aide des sociétés de chasse. Nous avons désormais à faire à un quota de loups à abattre : on les tue partout en France, sans aucun rapport avec les attaques sur les troupeaux.
L’expertise scientifique collective (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS) de mars 2017) à la demande du ministère de l’Environnement, insiste sur le fait que l’efficacité des tirs de loups pour la protection des troupeaux n’est pas prouvée. Au contraire, ils pourraient avoir des effets contre-productifs (éclatement de la meute et donc hausse de la prédation). Enfin, l’ONCFS et le MNHN suggèrent que les méthodes non létales pour réduire les dégâts sur les troupeaux pourraient être plus efficaces et plus justifiables que les tirs de prédateurs.
Il est grand temps également de stopper les tirs de prélèvements accordés aux chasseurs seuls ou en battues et de ne d’autoriser que les tirs de défense pour les éleveurs et bergers, à titre dérogatoire et à proximité des troupeaux.
La LPO dénonce le fait que l’É́tat se refuse encore et toujours à faire le bilan de l’efficacité́ de ces destructions trop nombreuses, non sélectives et conduites même hors des foyers d’attaque, pour faire baisser les prédations.
Les tirs de loups menacent la population de loups
La LPO estimait déjà que le plafond maximal annuel d’autorisations de destruction de 36 loups pour 2016/2017 était disproportionné (avec FNE, elle avait déjà saisi le Conseil d’É́tat à ce sujet). Pourquoi l’État qui estimait lui-même ce plafond maximal il y a 8 mois, preuves scientifiques à l’appui, vient d’ajouter 2 x 2 tirs de loups (arrêtés 10/04/2017 et du 14/06/2017) à prélever avant le 30/06/2016 ? Pourquoi envisage-t-il un plafond de 40 loups pour 2017/2018 ?
Fortes des conclusions de l’expertise scientifique récente du Muséum national d’histoire naturelle et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, la LPO et FNE démontrent que les choix actuels de gestion représentent un risque pour la viabilité́ de la population de loups en France.
L’expertise scientifique collective (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS) met en effet en garde contre les tirs toujours plus nombreux. À partir d’un taux de mortalité générale de 34 %, « toute population de loups déclinera et, si elle est maintenue sur cette tendance, s’éteindra de manière certaine ». Si le taux de mortalité de la population de loups était en moyenne de 22 % avant 2014, il a atteint les 34 % depuis que l’État français a intensifié sa politique de tirs de loup (ensemble des causes de mortalités cumulées dont les prélèvements légaux par tirs).
Au regard des engagements européens, l’État français doit pourtant permettre la restauration de l’espèce sur son territoire. 25 ans après le retour de l’espèce, le seul noyau de reproduction reste dans les Alpes. Aucune reproduction n’a été constatée dans les Pyrénées ni dans le massif Central alors que des loups ont atteint ces massifs dès les années 1990.
Nous attendons du nouveau Ministère de la transition écologique et solidaire conduit par Nicolas Hulot qu’il engage la transition annoncée en recherchant enfin des alternatives durables au tir. Il n’y a qu’une voie possible, celle de l’organisation d’une cohabitation durable entre le pastoralisme et les prédateurs en France.
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