Les travaux de restauration entrepris depuis l’automne 2015 pour améliorer la circulation de l’eau et par la même occasion celle des espèces aquatiques dans les marais poldérisés [1] de la réserve ont pris fin.
Ces aménagements visent à reconnecter les marais côtiers avec l’espace marin afin de limiter les obstacles à la migration des poissons amphihalins, dont le plus connu est l’Anguille d’Europe. Ce poisson, en danger critique d’extinction, est un symbole de la lutte pour la préservation de la biodiversité, sur terre et en mer.
Un chantier d’envergure
Ce programme de restauration hydraulique a nécessité trois types d’intervention :
- la pose de dix ouvrages hydrauliques de nouvelle génération conçus et réalisés spécifiquement pour ces travaux, avec l’appui de deux entreprises engagées : SARL Gorichon et Strat’Innov. Les ouvrages traditionnels de claires ostréicoles et de salines en PVC ont été remplacés par de nouveau, fait d’un mélange de béton et de résine, avec une conception à ciel ouvert. Ils sont ainsi déplaçables et réutilisables sur d’autres secteurs du marais. L’ancienne installation, stressante pour la faune, était un piège pour la faune aquatique car les prédateurs se postaient en sortie des tubes PVC. L’ouvrage à ciel-ouvert limite ainsi l’effet prédation, permet un filet d’eau continu favorable au passage de la faune aquatique, favorise l’oxygénation de l’eau et contribue donc au développement d’un écosystème plus riche (herbiers, invertébrés, poissons, mammifères).
- le curage de fossés avec un profil vieux-fonds/vieux bords.
- l’amélioration de la circulation de l’eau au passage de pas busés (entrée des parcelles des éleveurs travaillant sur la réserve naturelle).
Un site majeur pour la biodiversité
Véritable interface entre le milieu marin et les fleuves de la Charente et de la Seudre, la réserve naturelle de Moëze-Oléron rend possible le passage des espèces aquatiques du milieu salé vers le milieu doux, et vice-versa. La restauration d’habitats favorables à la faune, avec notamment la pose d’ouvrage hydraulique à ciel ouvert, permet d’assurer entre autres la sauvegarde de l’Anguille d’Europe, une espèce menacée bien connue du site.
À l’issue des travaux, un suivi du peuplement des poissons des marais poldérisés a été réalisé. Les résultats de l’étude permettent d’affirmer que les connexions terre-mer sont maintenues.
Une quarantaine de personnes ont répondu présent à l’invitation de la LPO jeudi dernier pour une visite de fin de chantier des travaux de restauration hydraulique menés sur la réserve naturelle de Moëze-Oléron.
Au cours de cette visite, Philippe Delaporte, le conservateur de la réserve naturelle, a expliqué la démarche conduite lors de cette opération de restauration avant de se rendre sur le premier ouvrage hydraulique à ciel ouvert posé, où Pierre Rousseau, le garde technicien de la réserve naturelle en charge de la gestion hydraulique, a présenté les ouvrages.
[1] Terre gagnée par les Hommes sur la mer à la faveur d’une sédimentation naturelle