Classée « Vulnérable » sur la liste rouge mondiale, l’espèce, protégée au niveau européen, fait l’objet de mesures de conservation pour inverser la tendance. Explications.

Puffin Yelkouan (Puffinus yelkouan) – Crédit photo : Michèle MendiPuffin Yelkouan (Puffinus yelkouan) – Crédit photo : Michèle Mendi

Longtemps considéré comme étant une sous-espèce du Puffin des anglais (P. puffinus), le Puffin Yelkouan a récemment été reconnu comme une espèce à part entière.

Un oiseau marin originaire du bassin méditerranéen

Endémique de la région Méditerranée et de la Mer Noire, le Puffin yelkouan y est présent toute l’année.

On estime sa population Méditerranéenne entre 15 000 et 30 500 couples. Les effectifs nichant sur les côtes françaises représentent 627 à 1 044 couples dont 90% d’entre eux sont situés sur les îles d’Hyères, dans le Parc national de Port-Cros (83). Son vol si caractéristique lui a valu son nom : yelkouan, dérivé du turc « yelkovan » qui signifie  « girouette ». Et pour cause : Au raz de l’eau, le puffin pivote de droite à gauche au gré des petites dépressions d’air qui se forment au-dessus des vagues.

Des comportements spécifiques à l’espèce

Le Puffin yelkouan, qui se nourrit principalement de poissons et de crustacés, peut plonger jusqu’à 40 mètres de profondeur pour se nourrir. Par ailleurs, l’oiseau est exclusivement marin, ne se pose jamais à terre, excepté durant la période de reproduction et d’élevage des jeunes.

À partir de novembre ils sont plusieurs centaines à plusieurs milliers d’individus à se regrouper en colonies sur des iles ou îlots.

Le Puffin yelkouan niche dans une cavité creusée dans le sol. Ses populations conservent le même terrier et le même partenaire toute leur vie. Chaque année, un unique œuf est pondu entre les mois de mars et de  mai. L’incubation dure 55 jours. Les deux parents se relaient tous les 3 à 4 jours et, pendant que l’un couve, l’autre part en mer à la recherche de nourriture.

Un espèce menacée

Le Puffin yelkouan subit un certain nombre de pressions qui menacent ses populations. Parmi lesquelles : les captures accidentelles par les activités de pêche (filet ou palangres), la prédation par les espèces invasives introduites sur les îles (chat haret, rat noir) la destruction de son habitat, le dérangement lié au tourisme côtier en expansion et l’urbanisation croissante.

Des programmes de conservation sont en cours

Dans le cadre du Life EUROSAP 2015-2018, programme géré par BirdLife International et portant sur plusieurs espèces européennes, la LPO coordonne la rédaction du plan international d'actions sur le Puffin Yelkouan qui réunit 34 acteurs issus de 16 pays. Un travail de synthèse de connaissances a été réalisé à la mi 2016 à l’issue duquel s’est tenu un workshop : les 10 et 11 octobre 2016.  

À cette occasion, une vingtaine de menaces ont pu être identifiées : pêche, prédateurs invasifs, tourisme,…

Ces menaces ont été  prioriseés afin  de commencer à définir des mesures de conservation, comme par exemple réduire le risque de capture accidentelle en améliorant la sensibilisation des pêcheurs, la connaissance de leurs pratiques et, le cas échéant, en proposant la mise en place de mesures de réduction. Une première version du plan d’action a été soumise à BirdLife International et à un groupe d’experts de la commission Européenne, le NADEG. Une deuxième version du Plan d’action doit être rendue pour la fin octobre 2017 et le Plan d’action final en faveur du Puffin yelkouan sera publié début 2018.

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