À l’occasion de la conférence de la Commission sur le futur budget de l’UE, le 25 septembre, BirdLife Europe et ses 28 partenaires nationaux dont la LPO ont présenté leurs attentes pour un budget utile au service de la nature et des citoyens. Les associations recommandent notamment de réformer en profondeur le secteur de l’agriculture responsable en grande partie de l’effondrement du patrimoine naturel européen.
Selon les enquêtes de l’EUROBAROMETRE, 80% des citoyens européens considèrent comme un sérieux problème le déclin de la biodiversité. BirdLife et plusieurs associations européennes demandent une réorientation des politiques européennes, en particulier dans le domaine agricole. Le futur budget de l’UE doit mettre en œuvre et soutenir les actions de protection du patrimoine naturel commun, l’eau, l’air et l’alimentation. De plus, les modes de production dévastateurs de notre patrimoine commun ne doivent plus être soutenus comme c’est le cas aujourd’hui.
L’évaluation de l’efficacité des Directives sur la Nature (Natura 2000), a donné lieu à la plus vaste consultation publique jamais réalisée dans l’histoire de l’UE. Plus de 520.000 citoyens en ont appelé au maintien des Directives en question et, surtout, à leur meilleure mise en œuvre.
Malheureusement, malgré la réussite indéniable de Natura 2000, le plus vaste et le plus cohérent des réseaux d’espaces naturels protégés au monde, plusieurs études montrent que l’UE n’arrive toujours pas à freiner la perte de biodiversité. A ce rythme, les objectifs fixés à l’horizon 2020 ne seront pas atteints. La raison majeur en est le manque de volonté politique et donc de financements appropriés. La consultation publique initiée par la Commission sur l’avenir de la PAC au printemps 2017, la seconde plus importante de l’histoire de l’UE, l’a confirmé : 80% des participants (260.000) exigent une politique agricole commune plus juste, responsable, qui protège les ressources naturelles et la santé.
La LPO et les associations de protection de la nature européennes considèrent que le prochain budget de l’UE doit prévoir une augmentation substantielle des moyens alloués au maintien de la biodiversité, tout en respectant les engagements de l’UE aux objectifs généraux de développement durable de l’ONU. Le prochain budget de l’UE devra s’appuyer sur le principe selon lequel les pollueurs, et non les contribuables, doivent payer le surcoût infligé par la pollution à la société. Le financement pour la biodiversité doit être clairement fléché et utilisé à bon escient. Le soutien aveugle aux exportations de la PAC actuelle doit être évité tant elle entraîne l’anéantissement de notre environnement et notre santé.
Les investissements agricoles ciblés doivent être remplacés par une nouvelle politique d’utilisation raisonnée et durable des sols. Priorité doit être donnée à une alimentation de qualité. Une partie des fonds UE consacrés actuellement à la PAC doivent accompagner les exploitants agricoles dans la transition vers une agriculture responsable et plus autonome des subsides publics. La mise en place d’un fonds européen dédié à la nature et la biodiversité constituerait un levier supplémentaire essentiel pour que la PAC réformée protège la biodiversité. Ce fonds fournirait de solides moyens pour rétribuer les exploitants selon la plus-value que leur activité apporte à la société. Selon les estimations de BirdLife, avec 15 milliards d’Euros chaque année, ce fonds permettrait à l’UE de stopper le déclin de la biodiversité, en accord avec ses engagements au niveau mondial.