La LPO obtient l’annulation de l’arrêté préfectoral autorisant les tirs de nuit contre les renards.

renard fabrice cahez 650 Renard roux (Vulpes vulpes) – Crédit photo : Fabrice Cahez

Un arrêté illégal mais aussi cruel

C’était avec surprise et colère que le Collectif Renard Grand Est dont la LPO est membre avait pris connaissance, en septembre 2016, de la signature d’un arrêté préfectoral autorisant les tirs de nuit du renard roux. Une autorisation qui allait contre les résultats de la consultation publique à laquelle de nombreux scientifiques avaient participé pour s’opposer au projet. Et ce, malgré une forte mobilisation du public : une pétition pour l’abandon du projet ayant recueillie près de 37 000 signatures.

La LPO et l’ASPAS ont, suite à cela, décidé d’attaquer conjointement l’arrêté préfectoral devant le Tribunal administratif de Strasbourg.

Alors même que les renards sont chassés toute l’année, y compris par piégeage et déterrage, un tel acharnement sur l’espèce est totalement contre-productif puisque ces tirs nocturnes ne réduisent en rien la dissémination de l’échinococcose alvéolaire chez l’Homme.

C’est notamment sur cet argument, avancé par les experts de la LPO et de l’ASPAS lors de l’audience du 20 décembre 2017, que le juge du Tribunal administratif de Strasbourg s’est fondé pour annuler l’arrêté du Préfet de la Moselle relatif au tir de nuit du renard, ainsi que deux décisions implicites (24 et 25 décembre 2016) de refus d’abroger l’arrêté : ces décisions implicites faisaient suite à des demandes de la LPO et de l’ASPAS d’abrogation de l’arrêté. Le tribunal a rendu publique et effective sa décision le 10 janvier 2018, arguant notamment qu’aucune des études et enquêtes présentées par le prévenu ne justifiait de la menace que représenterait le renard pour les populations locales (et encore moins de la nécessité de tirs de nuit).

Les renards, un atout précieux pour le département

Rappelons que le renard est un animal utile à la collectivité et au monde agricole de par son rôle de limitation des rongeurs qui peuvent, en trop grand nombre, ravager les cultures. Étant un consommateur de micro-mammifères il serait également un rempart naturel contre la maladie de Lyme, il aurait donc un rôle à jouer dans cette affaire de santé publique.

Aussi nous nous réjouissons qu’aucun arrêté similaire n’ait pour l’instant été pris en Moselle et espérons que Didier Martin, le nouveau préfet en poste depuis le 30 octobre dernier, prendra la mesure de leurs multiples talents.

Plus d’informations

Consultez notre article précédent : Stop à l’acharnement contre les Renards roux

En savoir plus sur le Collectif Renard Grand Est : www.renard-roux.fr