Face à la découverte en 2017 du trafic d’espèces protégées et prélevées dans la nature, la LPO tient à s’assurer que les coupables seront punis.
Le marché aux oiseaux de Paris, situé sur l’île de la Cité dans le 4ème arrondissement est un lieu célèbre, connu pour exposer et vendre des oiseaux de toutes espèces et couleurs. Fréquenté par de nombreux touristes et amateurs d’oiseaux, cet endroit est aussi tristement connu pour être un haut lieu du trafic d’espèces d’oiseaux protégées d’origine sauvage.
Aussi réglementée que contrôlée, la vente d’oiseaux est toujours exposée aux dérives
Le commerce d’oiseaux est possible à la seule condition que le vendeur dispose d’un certificat de capacité pour l’entretien des animaux non domestiques et d’une autorisation préfectorale d’ouverture. Les oiseaux « commercialisés » doivent évidemment être d’origine captive, c’est-à-dire nés et élevés en captivité et porteurs d’une bague d’identification métal fermée. Cependant, certains vendeurs peu scrupuleux n’hésitent pas à vendre des espèces protégées, capturées dans la nature de manière totalement illégale.
Rien qu’en 2017, deux opérations de contrôles ont été réalisées par les inspecteurs de l’environnement de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), en collaboration avec les fonctionnaires de la Préfecture de police et de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP). Ces contrôles représentant l’aboutissement d’un an d’enquête, ont permis d’interpeller 14 trafiquants et de saisir 27 oiseaux d’espèces protégées au total.
À la suite de ces vérifications, plusieurs interpellations, gardes à vue et perquisitions au domicile des auteurs du délit ont conduit à la saisie d’autres oiseaux d’espèces protégées et à l’ouverture de plusieurs procédures pénales sous l’autorité du Parquet de Paris.
Capturer un oiseau dans la nature revient à l’empêcher de jouer son rôle et génère des déséquilibres
La LPO vient de porter plainte afin que cette atteinte à notre patrimoine naturel soit sanctionnée pénalement. Elle rappelle que ces délits sont passibles d’une peine maximale de 2 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.
Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un trafic d’oiseaux est démantelé dans ce marché aux oiseaux ! Ce commerce illicite participe au déclin de certaines espèces nicheuses comme le Chardonneret élégant, le Serin cini ou le Bouvreuil pivoine qui figurent dans la catégorie « vulnérable » de la Liste rouge de l’INPN des espèces menacées en France métropolitaine.
La LPO rappelle que le trafic de la faune et la flore sauvages sont des fléaux qui mettent en péril la biodiversité, aujourd’hui aidés par l’essor d’Internet. Mais vous pouvez agir en devenant cybertraqueur ! En nous signalant une annonce suspecte sur un site de vente, nous pourrons contacter l’ONCFS qui mènera au besoin une enquête. Vous pouvez nous aider à mettre à jour un trafic international !