La LPO s’inquiète de l’inaction du gouvernement pour protéger les cétacés.
Ce cadavre de dauphin a été trouvé sur une plage de l’île de Ré le 1er février par le Réseau National Echouage, en place depuis 1972. Les marques de la pêche sont flagrantes : les traces de maille de chalut sur le côté gauche du rostre, la blessure à la joue droite et l’œil crevé laissent peu de doutes sur les causes du décès. Chaque année, plusieurs milliers de cétacés s’échouent ainsi sur le littoral atlantique, blessés mortellement par les engins de pêche.
Quid du Plan biodiversité ?
L’an dernier le gouvernement présentait un certain nombre de mesures dans le Plan biodiversité dont l’action n° 43 qui prévoyait de « mettre en place dès 2018 un plan national pour la protection des cétacés afin de limiter leur perturbation, réduire significativement les échouages de mammifères sur les côtes françaises et les captures accidentelles dans les filets de pêche ».
En dépit d’alertes répétées d’associations de protection de la nature telles que la LPO ou France Nature Environnement, ce dossier n’a pas avancé.
D’autres victimes
Plus de 200 000 oiseaux marins par an sont également victimes de la pêche, auxquels il faut ajouter 44 000 tortues et de nombreuses espèces de poissons menacés comme les requins. Trop de puffins, pétrels, fulmars et canards marins meurent accrochés à un hameçon ou empêtrés dans un filet.
La France semble être, avec l’Espagne, le seul pays à refuser les progrès techniques pour éliminer les captures accidentelles d’espèces sensibles proposés par le Parlement Européen.
Lettre au Ministre
Face à ce bilan désastreux, le Président de la LPO Allain Bougrain Dubourg a adressé le 30 janvier un courrier au Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation afin de rappeler les solutions simples et économiquement viables qui ont déjà été identifiées :
- Mettre en place des programmes scientifiques nationaux pour prendre la mesure du sujet, lutter contre les captures accidentelles d’oiseaux marins et indiquer où des solutions d’atténuation peuvent être testées.
- Définir une gamme de solutions d’atténuation à déployer sur les palangres pour lutter contre les captures accidentelles d’oiseaux marins, notamment les dispositifs d’effarouchement, la pose de nuit et le lestage des lignes.
- Veiller à ce que des mesures spatiales soient appliquées lorsque les scientifiques ont identifié des zones de capture accidentelle d’espèces marines, jusqu’à ce qu’elles puissent être remplacées par d’autre solutions d’atténuation.
Attachés de manière croissante à la protection de la biodiversité, les Français ne comprendraient pas que leur gouvernement continue de s’opposer aux mesures visant à réduire, voire stopper, la destruction accidentelle due à la pêche.