Les citoyens français devront désormais être systématiquement consultés sur les quotas de piégeage à la glu, aux pantes, aux matoles et aux tenderies.
Par décision en date du 25 février 2019, le Conseil d’Etat a annulé les arrêtés du 27 juillet 2017 fixant les quotas de piégeage à la glu pour la saison de chasse 2017-2018 pour les départements des Alpes-Maritimes, des Bouches du Rhône, du Var et du Vaucluse.
Même si cette décision ne ramènera pas les oiseaux alors tués, elle reste importante car la procédure de consultation publique sera désormais obligatoire en amont des prochaines saisons de piégeage.
En juillet 2018, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, sous pression de la LPO, s’était senti obligé de procéder à une consultation publique concernant le projet de piégeage pour la saison de chasse 2018-2019. Bien que le gouvernement ait au final choisi de ne pas suivre le résultat de cette consultation, à laquelle plus de 90% des participants avaient pourtant signifié leur opposition à la chasse à la glu, cela a porté à la connaissance du grand public cette pratique cruelle et non sélective. L’indignation suscitée permet d’espérer que les prochaines consultations seront plus difficiles à ignorer. Rendez-vous sans doute cet été pour y participer.
En quoi consiste le piégeage aux pantes et aux matoles ?
Le piégeage aux pantes consiste à capturer l’Alouette des champs à l’aide de grands filets horizontaux (pantes) disposés au sol et déclenchés au moment opportun par un chasseur qui l’attire grâce à un appelant maintenu « au noir » pendant plusieurs jours.
Le piégeage à la matole consiste à capturer l’Alouette des champs à l’aide de petites cages tombantes (matoles) disposées au sol. Cette technique, également utilisée pour le braconnage des ortolans et des pinsons, reste autorisée dans quatre départements du Sud-Ouest : Landes, Gironde, Pyrénées Atlantiques, Lot et Garonne
En quoi consiste le piégeage à la glu ?
Le piégeage à la glu consiste à enduire de colle de fins bâtons sur lesquels viendront se poser les grives et les Merles noirs. Les oiseaux capturés serviront ensuite d’appelants pour leurs congénères qui seront tirés par les chasseurs.
Cette technique de piégeage est encore autorisée dans 5 départements de la région PACA (Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Bouches du Rhône, Var et Vaucluse) alors qu’elle est interdite dans tous les pays d’Europe depuis les condamnations de l’Espagne en 2004 et celle de Malte en 2017.
En quoi consiste le piégeage aux tenderies ?
La tenderie aux vanneaux consiste à attirer les Vanneaux huppés et les Pluviers dorés à proximité de filets horizontaux qui se refermeront sur eux à la commande du chasseur. Pour les faire venir, un vanneau est attaché par la queue à une tige de fer avec une cordelette sur laquelle le chasseur tire afin de le faire crier.
Le tenderie au brancher consiste à capturer les merles et les grives à l’aide d’un collet ou « lac », confectionné avec du crin de cheval (selon la « tradition ») et soutenu par une branche sur laquelle est suspendue une grappe de baies (sorbier). Passant le cou dans le « lac » pour atteindre les baies, l’oiseau meurt étranglé lorsqu’il veut reprendre son envol.
Ces pratiques sont encore autorisées dans les Ardennes.