46 cadavres de Milans royaux ont été découverts sur le territoire français par le Réseau Milan royal.
C’est le plus lourd bilan de ces dix dernières années après 2011 ! Pourtant le Milan est une espèce protégée et vulnérable. Pour rappel, en 2011, soixante-deux cadavres avaient été comptabilisés. Plus d’une vingtaine d’entre eux, en Auvergne, avaient été victimes d’empoisonnements à la bromadiolone, anticoagulant utilisé pour limiter les populations de campagnols dans les champs.
L’empoisonnement reste de loin la première cause de mortalité en France
Les vingt-quatre autopsies et analyses toxicologiques qui ont pu être réalisées révèlent que treize milans ont succombé à un empoisonnement. Plus grave encore, les substances responsables de la mort de neuf d’entre eux sont le carbofuran et l’aldicarbe, deux substances interdites en France depuis plus de dix ans. Les quatre autres individus ont péri suite à des intoxications aux anticoagulants (à savoir la bromadiolone et le brodifacoum), au plomb ou au cadmium.
Les autres causes de mortalité
Onze autres Milans royaux ont été victimes de tirs (pour deux d’entre eux), d’électrocutions avec le réseau électrique (pour quatre d’entre eux), de collisions avec des éoliennes (pour trois d’entre eux), de collisions avec un avion (un cas) et de prédations par un autre rapace (un cas).
Un chiffre largement sous-évalué
Parmi ces quarante-six cadavres, seulement huit ont été découverts parce qu’ils étaient équipés de balises GPS. Pour les autres leur découverte s’est faite par hasard. Nous sommes en mesure de nous demander combien de milans royaux ont véritablement péri en 2018 en France victimes d’actes malveillants ou d’infrastructures dangereuses. Probablement des centaines…
Des efforts anéantis
Les huit individus équipés de balises provenaient de pays européens : Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche et République tchèque. Pourquoi ? Parce que chaque année la France est survolée par des milliers de Milans royaux qui à l’automne rejoignent leurs quartiers d’hiver et à la fin de l’hiver rejoignent leurs sites de nidification.
Le suivi de ces oiseaux vulnérables s’inscrit dans des plans de sauvegarde nationaux et européens. Un nouveau Plan national d’actions en faveur du Milan royal, initié par le Ministère de la transition écologique et solidaire a d’ailleurs été lancé en 2018.
La LPO exige donc des services de l’Etat qu’ils prennent leurs responsabilités et mettent en œuvre des mesures urgentes pour mettre fin à ces destructions de Milans royaux et tout particulièrement à ces actes malveillants d’un autre âge.