Retour sur le groupe de travail 2019 des coordinateurs Wetlands

Bécasseau sanderling (Calidris alba) - Crédit photo : Patrick BeaurainBécasseau sanderling (Calidris alba) - Crédit photo : Patrick Beaurain

A l’occasion de la 21e conférence de l’European Bird Census Council (EBCC), organisation ornithologique Néerlandaise qui étudie l’évolution démographique des oiseaux européens, les coordinateurs Wetlands se sont réunis pour travailler ensemble à l’amélioration du comptage des oiseaux d’eau.

Une participation record

Quarante-cinq coordinateurs, majoritairement originaires d’Europe et d’Afrique étaient présents. A noter que deux grandes voies de migration traversent ces continents : la voie de migration Est-Atlantique et la voie de migration Méditerranée-Mer Noire.

Retour sur les points phares qui ont animé les échanges.

La révision de la méthode d'estimation des populations d'oiseaux d'eau

La méthodologie actuellement utilisée pour recenser les populations d’oiseaux d’eau est remise en cause. Il est fort probable que celle appliquée les sous-estiment.

Une des raisons ? Certaines années, lorsque les données font défaut sur des sites moins bien suivis, il est parfois nécessaire de faire des extrapolations. Une valeur approximative est alors déterminée à l’aide d’une méthode spécifique. Jusque-là les conditions environnementales étaient considérées comme homogènes à l’échelle du pays, or, en réalité ce n’est pas le cas. 

Un travail de recherche a été mené en 2015 sur l’utilisation d’une méthode d’analyse dite de « stratification environnementale » basées sur les données Wetlands anglaises. Contrairement à la méthode appliquée, celle-ci prend en compte des paramètres environnementaux pour déterminer la valeur.

Outre celles menées à l’échelle des pays, des réflexions sont également menées pour obtenir des tendances plus fiables à l’échelle des voies de migration. L’idée étant par la même occasion de répondre aux obligations de rapportage vis-à-vis de l’Union Européenne (Directive Oiseaux-Article 12), de l’AEWA* (Waterbird Population Estimate* pour l’application des critères Ramsar), de l’UICN (Liste Rouge), …

A l’issue de la réunion, un Groupe de Travail Stratégique sur la révision de la méthode a été créé. L’objectif ? Proposer des consignes plus précises pour la réalisation des comptages afin d’améliorer les données de base (précision, …) et par conséquent les estimations de taille de population des pays. Si elles sont réalisées chaque année dans tous les pays, ces estimations pourront être utilisées comme « élément pondérant » dans les analyses de tendances à l’échelle des voies de migration pour minimiser l’impact des différences interannuelles de la distribution de la population globale de chaque espèce.

Le développement et l'harmonisation des suivis spécifiques sur les oiseaux d'eau (oiseaux coloniaux, canards marins, ...)

La méthode appliquée pour recenser les oiseaux d’eau lors du comptage de la mi-janvier n’est pas adaptée à l’ensemble des groupes d’espèces (canards marins, espèces coloniales au dortoir, oies et cygnes sur site d’alimentation (champs cultivés), limicoles prairiaux …).

Dans son dernier rapport, l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) évoque la nécessité d’établir un cycle de suivis spécifiques. Comment ? En ciblant des groupes d’espèces particuliers en concordance avec les cycles de rapportage (UE, WPE, Rapport AEWA à l’international ; INPN, Liste Rouge au national). Ces comptages ciblés serviront à compléter les jeux de données issus de comptages plurispécifiques (type Wetlands) et contribueront ainsi à améliorer les estimations.

Le groupe de travail cité précédemment va établir une proposition de cycle d’enquêtes internationales sur la base des programmes de suivis existants et des nouvelles opportunités.

Le Waterbird fund

Le Waterbird Fund est un fond pour le soutien à la préservation des oiseaux d’eau mis en place par l’AEWA et géré par Wetlands International. Ce fond peut notamment servir à soutenir financièrement les activités de suivis des oiseaux dans les pays qui en ont besoin.

L’enjeu pour Wetlands International est de faire connaître ce fond et de trouver des moyens pour encourager les dons. Par exemple Wetlands International propose de créer des partenariats entre des associations disposant de moyens et des associations dont les ressources sont limitées ou encore rendre les données payantes, dans le but de rémunérer le travail fournit pour leur collecte. 

Pour en savoir plus : Le compte rendu de la réunion (en Anglais)