La France reste le dernier pays de l’arc Atlantique à autoriser la chasse de cette espèce en danger.
A peine arrivée, la nouvelle Ministre de la transition écologique et solidaire vient de signer un arrêté autorisant l’abattage de 6 000 Courlis cendrés. Cette espèce est pourtant en danger selon les listes rouges de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (IUCN).
Une décision prise au mépris de l’avis de la Commission européenne, des scientifiques et des citoyens
Rien n’aura donc fait fléchir Emmanuel Macron qui, c’est de notoriété publique, gère directement les questions relatives à la chasse : ni les rapports du comité d’experts sur la gestion adaptative, ni l’ouverture d’une procédure d’infraction contre la France par la Commission européenne, ni les contributions écrites des milliers de citoyens qui se sont majoritairement opposés à ces projets sur le site des consultations publiques.
Cette décision montre que les lobbies les plus néfastes sont toujours à l’œuvre aujourd’hui en France, et obtiennent malheureusement encore gain de cause.
Le Courlis cendré : une espèce menacée au niveau européen
Récemment mis en place par le Ministère et questionné sur ce projet, le Comité d’experts de la gestion adaptative a d’ailleurs conclu qu’il était urgent de cesser toute chasse de cet oiseau. Mais pour la Ministre en charge de l’écologie, l’urgence était ailleurs : l’arrêté devait être signé avant l’ouverture de la période de chasse, censée débuter le premier samedi du mois d’août, c’est à dire demain.
Des engagements internationaux bafoués
Non seulement le Ministère n’a pas suivi l’avis des experts ni tenu compte des 8 574 contributions majoritairement défavorables (62%) de la consultation publique, mais il a élargi la zone de chasse, autrefois limitée au seul domaine public maritime, à l’ensemble du territoire ! Il n’a pas non plus respecté ses engagements internationaux, notamment le traité intergouvernemental AEWA (Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie), ni pris en considération les courriers de BirdLife International et d’autres grandes ONGs de plusieurs pays européens (Angleterre, Irlande, Malte, Pays-Bas, Suisse). La France, qui se targue de montrer la voie aux autres pays sur une trajectoire vertueuse jusqu’à la COP 15 sur la biodiversité qui aura lieu en Chine l’an prochain, reste donc le dernier pays de l’arc Atlantique à autoriser la chasse du Courlis cendré.
Un second arrêté portant sur 30 000 Tourterelles des bois est également en préparation.
Pour le président de la LPO Allain Bougrain Dubourg : « Le gouvernement s’acharne contre le patrimoine naturel de la France. La LPO ne compte pas en rester là : ces nouveaux éléments ont été transmis à la Commission européenne et nous sommes résolus à attaquer les deux arrêtés en question. »