Le Ministère de la transition écologique et solidaire soumet un projet de décret dont l’objectif est de prolonger d’un mois la période de chasse des sangliers.
La chasse au sanglier était déjà possible du 1er juin (sous conditions) jusqu’à fin février, soit pendant 9 mois de l’année, le gouvernement prévoit de l'étendre bientôt d'un mois supplémentaire, jusqu’au 31 mars.
L’exposé des motifs sur la consultation publique, ouverte jusqu’au 10 octobre, est comme d’habitude on ne peut plus sommaire : « La durée de la période de chasse est un des facteurs-clefs permettant d’optimiser la régulation du sanglier ». Sans autres références d’études scientifiques permettant de soutenir cette thèse.
Pompiers pyromanes
Avant de s’autoproclamer solution à la surabondance - réelle - du sanglier, les chasseurs en sont d’abord à l’origine. Nourrissage, préservation des laies reproductrices, lâcher d’individus élevés en captivité, hybridation avec le cochon, tout a été fait au cours des cinquante dernières années pour favoriser l’explosion démographique du gibier sanglier en France, au grand dam des forestiers et des agriculteurs. Les fédérations de chasse sont d'ailleurs légalement tenues d'indemniser les dégâts causés sur les parcelles agricoles, responsabilité à laquelle elles aimeraient aujourd’hui échapper tant elle est devenue coûteuse.
La solution n’est certainement pas de prolonger la chasse d'un mois de plus, engendrant toujours plus de limitation pour les autres usagers de la nature, et un dérangement de la faune sauvage en pleine période de reproduction. La France est déjà le pays qui chasse le plus grand nombre d’espèces et sur la période la plus longue !
Les solutions sont plutôt l’interdiction totale de l’agrainage des sangliers et de leur élevage ou importation dans un but cynégétique, la fin des enclos de chasse desquels ils s'échappent ; ainsi que laisser leur prédateur le loup se développer au lieu de vouloir en tuer toujours plus. Résoudre durablement la problématique du sanglier passe également par une refonte en profondeur du modèle agricole intensif qui encourage l’expansion continue des productions céréalières, en particulier du maïs très apprécié par les sangliers et dont la France est le premier pays exportateur en Europe.