Des actions en faveur des limicoles américains sont coordonnées par le Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux en Guyane, partenaire de la LPO en Outre-mer.

calidris pusilla 650 o.claessensBécasseaux semipalmés (Calidris pusilla) - Crédit photo : O.Claessens

Position géographique stratégique pour la migration des limicoles américains 

La plupart des limicoles d’Amérique du Nord passent l’hiver en Amérique du Sud.

Certains s’arrêtent sur le plateau des Guyanes mais beaucoup descendent jusqu’au sud de l’Argentine. Il existe deux voies migratoires principales : le long de l’arc des Caraïbes et au-dessus de l’Atlantique (4500 km de pleine mer). Ces deux voies migratoires se rejoignent sur le plateau des Guyanes (Guyane française, Suriname et Guyana) qui constitue une halte migratoire essentielle pour les oiseaux qui continueront plus au sud ou bien un lieu idéal pour ceux qui y passent l’hiver. En effet, à cet endroit, de grands bancs de vase fertile charriée par l’Amazone se déposent sur la côte et offrent aux limicoles de quoi s’alimenter et se reposer.

Les limicoles : des oiseaux menacés

Plusieurs espèces de limicoles américains sont très menacées avec un effondrement des populations recensées au cours des 30 dernières années. Cela a été constaté sur les sites de reproduction en Amérique du Nord, sur les sites d’hivernages et sur les zones de halte migratoire.

Ainsi on observe une baisse de 80% de la population de Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla) hivernant au Suriname, en Guyane ou au Brésil. La sous-espèce américaine de Bécasseau maubèche (Calidris canutus rufa),) est également en fort déclin. La population du Chevalier à pattes-jaune (Tringa flavipes) au Suriname a décliné de plus de 75% entre 2002 et 2008 or c’est là où 70% de la population hiverne.

Actions mises en place

Le GEPOG participe activement à un réseau de suivi des populations de limicoles coordonné par des chercheurs aux Etats-Unis et déployé à l’échelle des deux continents américains (Atlantic Flyway Shorebird Initiative). En effet, la conservation des migrateurs ne peut se faire qu’avec la mise en place d’une coopération internationale.

Ainsi, le GEPOG met en œuvre différentes actions pour protéger les limicoles en Guyane :

  • co- désignation et co-gestion de la future aire protégée pour les limicoles sur les Rizières de Mana en cours d’acquisition par le Conservatoire du Littoral.
  • comptages, baguage et contrôle visuel dès les années 90 et centralisation des données sur Faune Guyane
  • surveillance faunique automatisée grâce au dispositif canadien Motus
  • actions de sensibilisation auprès du grand public
  • création, avec le soutien des canadiens, d’un module de formation sur les limicoles qui sera intégré au futur permis de chasse en Guyane afin de sensibiliser les chasseurs guyanais à la fragilité des populations.
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    Le GEPOG au sein du Réseau Outre-mer

    Lancé en avril 2018 et animé par la LPO, le réseau rassemble 5 associations de protection de la nature situées en Outre-mer : le GEPOG et aussi la SEOR, le GEPOMAY, le Carouge, AMAZONA et la LPO en métropole. L’objectif ? Encourager les échanges entre ces structures afin d’améliorer la connaissance et la protection de la biodiversité ultramarine.

    Plus d’info sur http://www.gepog.org/