Les incendies en Australie déciment la faune sauvage.

cacatoes de latham 650 yann libessartCacatoès de Latham (Calyptorhynchus lathami) - Crédit photo : Yann Libessart

Le monde regarde avec tristesse et consternation l’Australie frappée par des feux de brousse féroces et dévastateurs. Certaines des histoires que rapportent les équipes de notre homologue BirdLife Australia sont vraiment déchirantes. Ceux qui sont en première ligne; des pompiers qui travaillent de longues heures dans la chaleur et la fumée aux communautés qui se soutiennent mutuellement, doivent être remerciés et soutenus.

Outre les terribles pertes en vies humaines et en biens, les experts estiment que plus de 500 millions d'animaux ont été tués jusqu'à présent, y compris des espèces d’oiseaux menacées telles que le Méliphage régent, le Dasyorne brun et le Cacatoès de Latham. De nombreux survivants ayant perdu leur milieu naturel et leurs sources d'alimentation sont désormais exposés à la famine. L'habitat connu de certaines autres espèces a sans doute été également anéanti, car plus de six millions d'hectares de brousse ont brûlé jusqu'à présent.

Urgence écologique sans précédent

Les incendies ont eu un impact significatif sur un large éventail d'écosystèmes, des montagnes aux landes côtières du littoral en passant par les forêts tropicales et d’eucalyptus. Il est inévitable que de nombreux oiseaux aient été touchés.

C’est pourquoi BirdLife Australia se mobilise pour venir en aide à l’avifaune locale et coordonne une intervention d’urgence. Un appel à dons a été lancé pour soutenir ses actions: https://birdlife.org.au/current-appeal.

Il est essentiel d’évaluer l'impact des incendies sur les oiseaux menacés et de travailler entre tous les partenaires pour mettre en œuvre des plans de réponse dans l’immédiat et à plus long terme. C’est une tâche difficile car les feux et les fortes chaleurs continuent de sévir, notamment dans le sud-est du pays. Il faudra plusieurs semaines avant de connaître toute l'étendue de la crise.

Dès qu'il sera possible de le faire en toute sécurité, le personnel de BirdLife Australia se rendra ainsi dans le nord-est du pays pour contrôler les populations de Dasyorne brun, dont au moins trois zones clés d'habitat ont été touchées par le feu. D’autres incendies ont également traversé certaines parties de la vallée de Capertee et d'autres sites de reproduction connus du Méliphage régent, en danger critique d’extinction avec moins de 250 individus dans la nature. Et ce ne sont là que deux des centaines d'espèces d'oiseaux qui ont été affectées à travers tout le pays.

Une catastrophe prévisible

Bien que sans précédent, ces incendies étaient attendus. En 2008, le gouvernement fédéral avait demandé au professeur Ross Garnaut d’examiner les effets du changement climatique en Australie. Son rapport prédisait que les saisons des feux de brousse s’allongeraient progressivement et deviendraient plus intenses d’ici 2020. Nous y sommes.

L'Australie est un leader mondial dans la gestion des feux de brousse. Au fil des ans, les  gouvernements successifs ont pris des mesures stratégiques afin de minimiser les risques, sans que ce travail n'ait véritablement contribué à ralentir l’ampleur et l’intensité de ces flammes.

Celles-ci sont avant tout la conséquence de l'inaction mondiale pour réduire les émissions globales de carbone. Le moment est venu de s’unir et d'agir contre les ravages du changement climatique. C'est notre seule vraie solution.

Texte original en Anglais sur le site de BirdLife International, dont la LPO est le représentant en France : https://www.birdlife.org/worldwide/news/bushfires-update-message-birdlife-australia.