Cette année encore, des milliers d’observateurs se sont mobilisés dans plus d’une centaine de pays pour compter les oiseaux d’eau.
Le comptage Wetlands est l’un des plus anciens et des plus conséquents programmes de suivis avifaunistiques au monde.
Encore une fois, c’est le Banc d’Arguin, en Mauritanie, qui bat les records d’effectifs avec 1,7 million d’oiseaux d’eau recensés ! Ce site est le plus important de toute la voie de migration Est-Atlantique.
Pour la France, Thierry Rigaux et Carsten Standfuss, respectivement coordinateurs du Wetlands en Picardie et en Haute-Garonne nous racontent:
Sur le littoral picard
« C’est dans un contexte de douceur mais aussi de périodes ventées successives que le recensement des oiseaux d’eau sur le littoral picard s’est déroulé. Ceci n’a pas facilité le dénombrement des oiseaux en mer mais des fenêtres météo plus favorables ont tout de même permis de quantifier les stationnements.
Si l’effectif compté de Plongeons catmarins, traditionnellement très abondants sur le littoral picard, est resté relativement important : près de 900 individus, ce n’est pas le cas des Macreuses noires dont seulement 280 ont été comptabilisé.
Dans les estuaires de la Somme et de l’Authie, le nombre comptabilisé de grands limicoles est plus ou moins conforme à la normale : environ 5 500 Huîtriers pies et 1 100 Courlis cendrés. A contrario la faible abondance des Tadornes de Belon est inédite : environ 2 500 individus alors qu’en 1997 nous en comptions 16 800 sur ces deux baies. Depuis 23 ans, nous constatons un déclin des effectifs de ce canard. Une tendance qui tranche avec celle observée au niveau national, laissant penser que des facteurs locaux en sont la principale cause.
Merci à la quinzaine d’observateurs mobilisés. »
Témoignage de Thierry Rigaux, Picardie Nature, Coordinateur Wetlands « Littoral picard et plaine maritime »
En Haute-Garonne
« Loin de l’océan et de la mer, la Haute-Garonne abrite habituellement environ 0.4% de l’effectif des oiseaux d’eau hivernants en France. Ses sites élémentaires (une bonne soixantaine) sont de faible étendue. Les anciennes gravières de la plaine alluviale de la Garonne et de l’Ariège s’avèrent être les sites les plus accueillants.
Les résultats des comptages 2020 ne dévient globalement pas de la norme : 10 664 individus contre 12 415 en 2019. Soit en moyenne 10 879 entre 2015 et 2019. Mais si on y regarde de plus près, c’est tout autre chose !
Nous constatons une diminution forte et inhabituelle du nombre de Canards colverts accompagnée d’un maintien (à faible niveau) des effectifs des autres Canards de surface.
Quant aux Canards plongeurs (et la Foulque macroule) les effectifs baissent mais restent à un niveau raisonnable, jusqu’à 2% du total national.
Sans baisser, les grèbes font toujours le bonheur des observateurs du département. Les Limicoles ne pèsent pas lourd dans le total national.
Le niveau d’eau élevé a eu des conséquences sur la diversité en Laridés cette année, comme en 2016 et 2018.
Les 26 compteurs de la Haute-Garonne ont eu le plaisir d’observer quelques espèces remarquables et rares, tout au moins au niveau régional. Entre autres :
- 1 Cormoran pygmée (Observation initiale par Maëlle Bujaud). 2e mention dans la région Midi-Pyrénées.
- 6 Plongeons imbrins, alignés au pied des Pyrénées (espèce connue, mais pas au-delà d’un ou deux individus).
- 1 Garrot à l’œil d’or, à environ 500 km du plus proche observé ailleurs en France. »
Témoignage de Carsten Standfuss, Nature en Occitanie, Coordinateur Wetlands Haute-Garonne
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Pour en savoir plus sur le déroulement des comptages Wetlands 2020 à travers le monde