Le Ministère de l’écologie vient de soumettre à la consultation publique 11 arrêtés prévoyant d’autoriser la chasse de dizaines de milliers d’oiseaux sauvages dans des conditions révoltantes.
Onze consultations publiques relatives à des projets d’arrêtés ministériels fixant les quotas de chasses traditionnelles dans plusieurs départements français viennent d’être mises en ligne par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Strictement identiques à ceux de l’année précédente, ces arrêtés prévoient d’autoriser à nouveau pour la campagne de chasse 2020-2021 la capture de 156 030 oiseaux sauvages.
Ainsi, 42 500 grives et Merles noirs pourront être piégés à l’aide de gluaux, fins bâtons enduits de colle placés en haut des arbres, dans 5 départements de la région PACA (Alpes Maritimes et de Haute Provence, Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône) ; 106 500 Alouettes des champs pourront être attrapées à l’aide de pantes (grands filets horizontaux) ou de matoles (petites cages tombantes) dans les Landes, la Gironde, le Lot et Garonne et les Pyrénées-Atlantiques ; 5 800 Grives et merles noirs, 1 200 Vanneaux huppés et 30 Pluviers Dorés pourront être capturés au moyen de filets ou de collets par les adeptes de la tenderie dans les Ardennes. A noter que d’autres espèces non autorisées deviennent souvent les victimes de ces modes de chasse peu sélectifs, comme la LPO l’a démontré dans une vidéo diffusée l’an dernier.
Suivez les liens suivants pour participer à ces consultations publiques et exprimer votre opposition à ces projets d’arrêtés :
A l’heure où la biodiversité s’effondre dans nos campagnes (l’Alouette des champs a perdu 30% de ses effectifs en 15 ans), ces décisions sont particulièrement consternantes et confirment à nouveau l’influence des chasseurs sur la politique gouvernementale alors que les citoyens français font régulièrement part de leur indignation majoritaire. Même l’appel de 62 parlementaires contre ces pratiques d’un autre temps est resté sans effet.
Suite à une plainte de la LPO en Mai 2019, la Commission européenne a mis en demeure la France pour manquement à ses obligations de protection des espèces menacées, ciblant notamment leur piégeage indifférencié sous prétexte de traditions. Reconduire ainsi ces arrêtés constitue une provocation envers la justice européenne qui fait encourir de lourdes sanctions financières à la France, pour le bénéfice de quelques uns.