La France doit mettre fin aux subventions européennes néfastes pour l'environnement marin et promouvoir des pratiques de pêche qui préservent les océans.
Lundi 14 septembre 2020, une nouvelle réunion en trilogue entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen aura lieu afin de poursuivre les négociations du Fonds européens pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) 2021-2027.
Le FEAMP est un fonds public de l’Union Européenne dédié à la durabilité des secteurs maritimes, en particulier la pêche, l’aquaculture et l’environnement marin. Dans un récent rapport, la LPO France a analysé l’utilisation du FEAMP par l’Etat Français en lien avec la protection de l'environnement marin et ses ressources.
Sur une enveloppe totale de 588 millions d’euros dont disposait la France pour la période 2014-2020 au titre du FEAMP, près de 41,7 millions d’euros ont été alloués en subventions néfastes pour l’environnement marin, telles que les aides aux arrêts temporaires et définitifs, à la modernisation et l’achat de navires et à l’accroissement du secteur de l’aquaculture sans critères de durabilité écologique.
Relance verte pour le grand bleu
Les négociations actuelles ne doivent pas permettre la réintroduction et le maintien de telles subventions qui contribuent à l’augmentation de la capacité de la flotte, déjà 2 à 3 fois supérieure à ce qui devrait permettre une pêche durable dans certaines zones [1]. Elles encouragent ainsi la surpêche en Europe alors qu'environ 40% des stocks de poissons en Atlantique et plus de 80% en Méditerranée sont déjà surexploités [2].
Elles doivent à l’inverse garantir que chaque euro est dépensé de manière à assurer une pêche durable, tout en contribuant à résoudre les crises climatiques et de perte de biodiversité auxquelles nous faisons face [3];[4].et en s’intégrant dans le plan de relance verte post-COVID19.
Il est donc primordial que le FEAMP 2021-2027 soit consacré aux domaines qui bénéficient à la fois à l’environnement et aux pêcheurs, en particulier :
- la protection et la connaissance de l’environnement marin à hauteur de 25%
- les contrôles, la surveillance et la collecte de données à hauteur de 25%
- la mise en place de programmes de diversification pour les pêcheurs lors des fermetures des activités de pêche
- le soutien à la petite pêche et à l’aquaculture à faible impact environnemental
Demandons au Parlement européen de promouvoir des pratiques de pêche qui préservent les océans : signez la pétition
[1] “Too many vessels chase too few fish”, FishSec 2018
[2] Scientific, Technical and Economic Committee for Fisheries (STECF): The 2019 Annual Economic Report on the EU Fishing Fleet (STECF 19-06), Dentes De Carvalho Gaspar, N., Keatinge, M. and Guillen Garcia, J. editor(s), EUR 28359 EN, Publications Office of the European Union, Luxembourg, 2019, ISBN 978-92-76-09517-0
[3] Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030