Relâché cette année dans le cadre d'un programme de conservation, ce majestueux vautour a été retrouvé criblé de plomb ce 11 octobre. La LPO porte plainte pour destruction d’espèce protégée.
Dolomie était un jeune Gypaète barbu, une espèce de vautour rare et menacée. Né le 12 mars 2020 au Zoo de Tierpark (Berlin), il a été relâché dans l’Aveyron le 13 juin par la LPO. Le 11 octobre 2020, suite à l’alerte lancé par le GPS de l’oiseau, Dolomie a été découvert mort au bout d’une piste forestière sur le territoire d'une commune de Lozère, dans le Parc National des Cévennes.
Le cadavre a été rapidement pris en charge en vue de la réalisation des protocoles d’autopsie et d’analyse. Dolomie présente une quinzaine de plombs de chasse (15) à la radiographie. Ces plombs n'ont pas touché des organes internes, mais ont provoqué la chute de l'individu avec hémorragie sous sternale, hémo péricarde et perforation de l’intestin, un petit bout d'os l’ayant percé pendant le choc. L'oiseau est donc décédé suite aux hémorragies internes.
La LPO porte plainte pour destruction d’espèce protégée, délit punissable d'une peine de 3 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende.
Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'un gypaète est la cible de tir. Europe, un autre jeune gypaète relâché dans les Grands Causses en mai 2019, avait été retrouvé mort le 4 octobre de la même année. L’OFB a confirmé qu’il s’agissait d’une destruction volontaire, et l’enquête est toujours en cours… Layrou, relâché en 2013, avait été victime d'un tir volontaire dans le Lot en juin 2014. Benigno, un individu agé de 14 ans marqué en Espagne en 2000 a été abattu le 26 novembre 2013 dans les Pyrénées-Atlantiques. Et cette rubrique nécrologique n'est hélas pas exhaustive.
Depuis 2016, 33 gypaètes ont été réintroduits dans le cadre du programme de sauvegarde du gypaète soutenu par la Commission Européenne et coordonné par la LPO : le LIFE GYPCONNECT. Le retour des vautours participe au rétablissement d’un maillon essentiel des espaces naturels et pastoraux : la nécrophagie. En se nourrissant de cadavres d’animaux, ces charognards augmentent la capacité de résilience des écosystèmes en limitant les risques d’émergence et de dispersion de souches pathogènes et en participant à la restauration des sols (litière, biomasse du sol).
Plus d'informations sur le Gypaète barbu: http://rapaces.lpo.fr/gypaete-barbu/