Le Tribunal de Dax a condamné un braconnier et trois de ses clients pour la capture et la revente sous forme de brochettes d'environ 10000 oiseaux en dix ans.
L’affaire avait démarré en 2015 avec l’interpellation par des agents de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) d’un homme capturant à la matole (cage grillagée tombante) des oiseaux dans des forêts à proximité de Dax (40). Déjà condamné à 2 reprises pour des faits similaires, ce dernier écoulait ses proies sous forme de brochettes vendues entre 15 et 30 euros l’unité. Le montant total de son trafic depuis 2011, portant sur environ 10000 oiseaux, a été estimé à 50.000 euros.
Le braconnier et trois de ses plus gros acheteurs, dont un ancien international de rugby, avaient été convoqués devant le tribunal correctionnel de Dax le 17 septembre dernier et le jugement a été rendu ce 19 novembre. Compte tenu de la prescription des faits entre 2011 et 2013, la justice n’a considéré que 8.500 oiseaux braconnés.
Sur le plan pénal, le tribunal de Dax a condamné le braconnier à 8 mois de prison avec sursis et ses trois clients à des amendes avec sursis entre 1000 et 1500 euros. Sur le plan civil, ils ont été condamnés à payer au total plus de 100 000 euros (90% par le braconnier) aux associations qui s’étaient portées partie civile, dont la LPO, au titre du préjudice écologique.
Ce type de braconnage est facilité par le gouvernement français qui s’obstine à autoriser chaque année des pratiques de piégeage cruelles et non sélectives d’animaux sauvages sous prétexte de tradition. En juillet 2020, 11 arrêtés ministériels ont ainsi permis le piégeage de 156030 oiseaux (alouettes, grives, merles, vanneaux, pluviers) pour la campagne de chasse 2020-2021, dont la capture à la matole de 61600 Alouettes des champs dans ce même département des Landes.
Selon le CNRS, plus du tiers de la population des petits oiseaux de campagne a disparu depuis 2001.
Selon Birdlife International, un demi-million de passereaux sont braconnés en France chaque année à des fins gastronomiques ou pour leur qualité d’oiseaux chanteurs.