Abritant près de 5 millions d’oiseaux marins, elle a été découverte grâce à une étude collaborative menée par BirdLife International, dont la LPO est le représentant officiel en France.
Le 1er octobre 2021, une Aire Marine Protégée géante d’environ 600 000 km2 a été désignée par la Convention internationale pour la protection de l'environnement marin de l'Atlantique du Nord-Est (OSPAR), qui est l'instrument législatif réglementant la coopération internationale en matière de protection de l'environnement dans cette zone. Son nom est NACES (North Atlantic Current and Evlanov Seamount) car elle se situe au niveau du courant de l'Atlantique Nord (le fameux Gulf Stream) et du mont sous-marin Evlanov, à mi-chemin entre la France métropolitaine et Saint-Pierre et Miquelon.
C'est la première fois qu'une aire marine protégée en haute mer est désignée grâce à des données de suivi. BirdLife International a cartographié l'abondance et la diversité de 21 espèces d'oiseaux pélagiques et révélé que NACES était fréquentée chaque année par 2,9 à 5 millions d'entre eux. Cinq espèces particulièrement menacées dépendent de cette zone pour leur survie au niveau mondial : le Pétrel des Bermudes, le Pétrel de Madère, le Pétrel du désert, la Mouette tridactyle et notre bien-aimé Macareux moine !
La zone est également utilisée par d'autres espèces migratrices en déclin, telles que le requin bleu, le requin pèlerin, le thon rouge de l'Atlantique et la tortue luth.
Parce que NACES se situe en haute mer dans les eaux internationales, le statut d’aire marine protégée est nécessaire pour préserver sa biodiversité exceptionnelle. La mise en application de ces mesures de protection exigera toutefois une coopération renforcée entre plusieurs pays.
À l'échelle mondiale, les oiseaux de mer ont diminué de 70 % au cours des 50 dernières années et constituent actuellement le groupe d'oiseaux le plus menacé au monde. Les principales causes de l’effondrement des populations sont les captures collatérales par les engins de pêche, la prédation d’espèces introduites (rats, souris, etc.) sur leurs zones de reproduction, la raréfaction de leurs ressources alimentaires halieutiques et le réchauffement climatique.