Gypaète Barbu (Gypaetus barbatus) - Crédit photo : Bruno BerthémyGypaète Barbu (Gypaetus barbatus) - Crédit photo : Bruno Berthémy

Souvent des activités humaines ou des personnes indélicates menacent la nidification d'espèces ou la quiétude des lieux. Pour certaines espèces rares et protégées, il est nécessaire de mettre en place des programmes de surveillance et de suivi. Si longtemps, la surveillance des nids et leur sanctuarisation a été une priorité ; l'accent se porte aujourd'hui sur le suivi de la reproduction. Le suivi des espèces faisant l'objet d'un programme d'études est, en effet, essentiel pour connaître la dynamique des populations étudiées. Il sert à mieux caractériser les tendances en cours, circonscrire les menaces ou à évaluer les effets des mesures de protection. Si cela vous intéresse, vous pouvez vous inscrire dans un programme de suivi d'une espèce particulière. Vous trouverez tous les renseignements ci-dessous.

Les suivis-surveillances sont bien entendu saisonniers. Ils débutent dès janvier février pour le Pygargue à queue blanche qui démarre tôt sa reproduction, puis se succèdent l'ensemble des rapaces (Balbuzard pêcheur, Faucon pèlerin, Circaète, …). Les réintroductions ont plutôt lieu en juin et juillet ainsi que la sauvegarde des nichées de busards emportées par les moissonneuses. Aout septembre est la période de comptage de dortoirs de Faucon crécerellette et janvier celle des Milans royaux.

En général, une période minimale d'une semaine est souhaitée pour assurer du suivi ou de la surveillance, surtout lorsque l'on débute. Si le suivi et la surveillance sont il est vrais plutôt passives (même si elles sont très prenantes et excitantes : prospections, découverte, observation, comptage, notes, ...) la sauvegarde des nichées de busards est beaucoup plus active. Pour ces rapaces qui nichent au sol dans les cultures, il faut trouver les nids avant la moisson et intervenir si besoin pour protéger ou déplacer la nichée après négociation avec l'agriculteur concerné. Cette espèce, présente dans presque toutes les régions agricoles, niche probablement près de chez vous.

Le suivi consiste à repérer les couples nicheurs puis à suivre leur reproduction jusqu'à l'envol des jeunes. La surveillance est plus complète et nécessite une présence continue sur le terrain. Le suivi de dortoirs se fait à la tombée de la nuit.

La surveillance des aires de rapaces menacés

La Mission Rapaces s'engage également, depuis plus de 20 ans, dans la sauvegarde des oiseaux de proie en développant des activités de surveillance des aires. Ainsi, en 2012, plus de 4 300 bénévoles ont participé à ces activités de terrain, soit plus de 14 000 journées de surveillance dans 89 départements. Cette action est plus que jamais primordiale car elle contribue à préserver des espèces en évitant les dérangements volontaires (vol d'œufs ou de poussins) et involontaires de plus en plus fréquent (dus par exemple à certains loisirs de pleine nature).

Les réseaux espèces

La Mission Rapaces coordonne ou met en place d'autres réseaux comme les réseaux Faucon pèlerin, Milan royal, Circaète Jean-le-blanc, Aigle royal, Aigle botté, Aigle de Bonelli, Grand-duc d'Europe, petites chouettes de montagnes, Chevêche d'Athéna, Effraie des clochers.

Pour participer à un programme, envoyez un courriel à rapaces@lpo.fr, ou rapprochez-vous de votre association locale.

Portrait d'Éric Jeamet

Éric a choisi de « surveiller »

À la LPO Vienne, je participe à la surveillance de la reproduction du Faucon pèlerin. Cette espèce est venue à moi sous la forme du premier couple nicheur du département ! Un moment unique dont je me souviendrai toute ma vie. Intégrer une association de défense de l'environnement permet d'allier émotions et actions concrètes.
Éric Jeamet, 50 ans, adhérent et bénévole à la LPO Vienne depuis 20 ans.
Portrait de Christian Aussaguel

Christian a choisi de « surveiller »

Les rapaces, c'est une passion de toujours, peut-être du fait de leur impressionnante allure ou de l'intensité de leur regard. Mon secteur de prospection se situe en Montagne Noire Tarnaise. Retrouver tous les ans, à la même époque, dans le même vallon, le même couple de Circaètes ou d'Aigles bottés est pour moi très émouvant.
Christian Aussaguel, 55 ans, bénévole depuis 35 ans au groupe ornitho Tarnais (devenu la LPO Tarn)
portrait fredericthouin 300

Frédéric a choisi de « surveiller »

Je passe aujourd'hui d'avantage de temps sur le suivi des rapaces en milieu urbain : le Faucon pèlerin qui occupe désormais Paris et sa banlieue. Ma mission est de recenser, voir comment ils s'adaptent aux modifications de notre environnement, et de lancer l'alerte ou intervenir si les nichées sont menacées.
Frédéric Thouin, 51 ans, bénévole depuis 25 ans à la LPO île de France